J’ai écouté NRJ pendant (presque) une heure

par CômeD.
mardi 28 février 2012

Pourquoi m'infliger ce supplice ? Tout simplement pour comprendre pourquoi tous les lycéens de mon âge écoutent NRJ, première radio musicale de France.

Il est 16h37 quand cette idée folle me passe par la tête. A 16h40, l'infâme pop commence à résonner dans mes oreilles.

Pour commencer, 5 minutes de pub m'offrent un répit. J'apprend l'existence de l'émission "Encore une chance" d'NRJ 12, dont les participants ont des prénoms étranges, comme Cynthia, Larry ou Tigane.

A la fin de la publicité, un jingle me promet dix hits à la suite. Attention NRJ, je compte. Un, un titre pop vaguement teinté d'inspiration soul. Deux, là on m'offre ce que je redoute. Un titre eurodance ultrarépétitif qui ferait passer David Guetta pour un modèle d'originalité et d'innovation. Il m'a l'air d'avoir été conçu pour inciter à danser, mais j'ai plutôt envie d'éteindre ma radio. Après un jingle qui m'indique que toutes les stars ont commencé sur NRJ, ça repart. Trois, un titre de Train, qui aurait pu être écrit par un mauvais boys band. Quatre, du hip-hop, enfin je crois. On reconnait tout de suite l'horrible voix de Rihanna, et celle d'un chanteur qui nous case deux "fuck" en une phrase. Après vingt minutes, toujours pas d'animateur. Cinq, Paris Africa Unicef nous chante "Des ricochets". Le single des chanteurs pas assez bons pour être pris aux Enfoirés, et pire que toutes les compos de Jean-Jacques Goldman. Mais bon, c'est français et caricatif, faut pas trop critiquer.

O joie, ô surprise, l'animateur prend la parole. Deux secondes d'antenne pour nous dire "Ah, y a que des stars sur NRJ", et annoncer Jessie J et David Guetta. Six, cette espèce de Jennifer Lopez low-cost doit donc être Jessie J. Sept, une superbe intro "J'ai voulu dormir et j'ai fermé les yeux", et tout le reste du "hit" du même acabit, c'est beau, ça me fait presque regretter Lorie. J'essaie de reprérer des méthaphores, mais non, c'est nul et c'est fait exprès. Huit, après un horrible "it miousique aunelie, èèèèènèèèèèèèrgiiiiiiiie", encore une chanteuse pop. Les chansons sont tellement toutes les mêmes que je ne trouve pas d'autres qualificatif que "mauvais". Si mon anglais ne me fait défaut, la chanteuse invite son bébé à danser avec la lumière de la lune. L'animateur, dont on ne connait toujours pas le nom, souhaite la bienvenue à tous ceux qui "sortent de taf" (à 17h, certainement des fonctionnaires). Neuf, encore une déferlante de beats sans mélodie. Dix, "tombée du lit, j'atterris dans tes bras", visiblement, quelqu'un dort par terre chez la pseudoartiste. La voix de la chanteuse part dans les aigus, ça fait mal aux oreilles. Je comprends la crise du disque, avec des interprètes aussi mauvais.

Je m'attendais à une page de pub, mais ça repart avec un onzième titre. Je prend (presque) du plaisir à l'écouter, ça ne doir sûrement pas être un hit. L'animateur mystèrieux dévoile enfin son nom, "c'est Anto" nous indique-il, prénom pour le moins original ; puis laisse laisse la parole à une auditrice au vocabulaire limité, et lance la pub.

Malheureusement, ça ne dure pas, et la musique repart. J'en ai marre, j'éteint NRJ après 50 minutes d'authentique torture que ne renierait pas Bachar El-Assad. Et je n'ai toujours pas la réponse à ma question, pourquoi des millions de français écoutent-ils NRJ ?


Lire l'article complet, et les commentaires