J’ai suivi les journées AgoraVox sur mon ordinateur...
par
mardi 27 mars 2007
Voici mon compte rendu de la réunion du 24 mars en fonction de la vidéo diffusée sur le site d’AgoraVox. Il ne s’agit donc pas d’une interprétation personnelle, mais des images que j’ai vues en espérant les avoir bien comprises... !
Le journalisme citoyen a t-il pour but de médiatiser, d’informer, de rassembler des rédacteurs et commentateurs, sans obligation de statut professionnel lié à la fonction de journaliste, tout en respectant les limites et le respect de chacun ?
Réactions médiatiques :
Pour répondre à la loi de prohibition de vidéo à caractère
violent entraînant une sanction de cinq ans de prison, le média citoyen rebondit
à travers quelques articles qui ont
suscité de vives réactions auprès des médias traditionnels anglo-saxons
(allusion à la vidéo de Rodney Morning), qui cependant ne suscite que très peu
d’intérêt dans les médias français, pour ne citer que celui du Figaro.
Comment agir pour la liberté des internautes sans le retour
de la presse traditionnelle ?
Le problème semble lié aux actions des gouvernants qui envisagent la tutelle du CSA sur les blogs. Un des intervenants cite la convocation auprès du cabinet ministériel afin de le convaincre de cette manœuvre tutélaire, l’anonymat de l’interlocuteur et de cette rencontre sont idéalement conservés.
Une période de transition est donc nécessaire afin de faire bouger les institutions et ainsi obtenir le retour de presse des grands médias traditionnels. Internet est une nouvelle technologie qui instaure un principe de logique des réseaux.
Il n’y a pas de site de grande audience mais les grands sites s’autoalimentent, les médias traditionnels, avec l’appui des pouvoirs politiques, ont, certes des moyens divers de diffusion, mais Le Monde.fr n’est pas identifiable au journal Le Monde qui, au-delà de la marque, a mis plus de dix années pour bâtir son succès.
Chaque génération a vu naître ses moyens d’informations et de diffusion, d’où la question de voir apparaître le prochain quotidien purement électronique.
Le nouveau pouvoir au sens large est l’apport des internautes à imposer l’immixtion de l’importabilité qui a d’autant suscité l’intérêt du ministère du Commerce des USA. Internet a-t-il un pouvoir si l’inspiration forte est aux talents journalistiques, comme la télé aux prime times et le livre aux best sellers ?
Les médias traditionnels comme le Washington Post ou le site Métro, repèrent les articles « bloggés », d’ou récemment le mécontentement d’un « blogueur » qui a vu un de ses articles publié par le journal Métro. Qu’en est-il de ses droits d’auteur ?
Faut-il se passer des médias traditionnels ?
Il y a comme un sentiment d’inquiétude qui gravite autour
des gouvernants, la crainte d’Internet hors grands médias image de délit de
presse entraînant la tentation de ceux-ci de contrôler l’info via Internet. Sur
quel fondement se basent les gouvernants, sur la transparence d’Internet qui ne
suscite, cependant, aucun danger puisque le populisme existe tant dans le réel
que le virtuel. Les « avoxiens » journalistes ont donc un seul
intérêt, la priorité des blogs pour le plaisir, la diffusion et circulation de
l’info à but non lucratif. Ce journalisme indépendant doit être une démarche
commune sans pression de l’entité quelle qu’elle soit.
Le journalisme d’investigation a pour ainsi dire disparu de notre sphère publique, les critiques, l’éthique qui se dégradent même s’il est aisé à certains médias traditionnels de récupérer une info menée par un blogueur qui cependant reste anonyme, le déni de la source de la vidéo relative au fils Bayrou par exemple, alors que les droits d’auteurs en France sont une obligation répréhensible.
Agoravox : le livre
Sont présents les auteurs d’articles qui n’ont pas tous
déclinés leur identité, quant à la parité, les femmes demeurent minoritaires et
atypiques.
Le livre est une thématique selon Chem Assayag catalyseur du projet qui devait se dissocier des présidentielles 2007. L’idée de wiki-enquête a notamment vu le jour dans le but d’une collaboration de rédacteurs « AgoraVox » entre eux.
Il était possible de réaliser ce projet en un temps record (un mois et demi), la conception d’un manuscrit qui associe papier numérique en partenariat avec le journal Métro.
Trois conditions de réalisation :
- La rapidité du projet à concrétiser,
- L’aspect interactif : commentaires repris à partir des articles en ligne,
- La notion Open source : renoncement au droit d’auteurs,
Association avec les présidentielles 2007.
Objectif n’a pu écarter cet aspect dans la mesure où la campagne présidentielle nécessitait la compréhension :
Des internautes d’une part,
D’autre part de la théâtralisation des élections pour tenter de démontrer :
- la bipolarisation
- le phénomène Bayrou
- l’influence du 5e pouvoir.
Phénomène de la concentration médiatique
La politique et les médias traditionnels :
En principe, la loi sur les droits d’auteurs ne doit avoir aucune
répercussion médiatique, (référence : Lagardère est un des leaders du
marché de l’info, d’où le constat d’un marché mondialisé qui représente 2/3 du
CA, 700 milliards d’euros financés par la publicité).
L’impact rédactionnel des vingt premiers annonceurs représente 80% du CA et la structure actionnelle émane de tous les secteurs, dont le lien capitalistique et relationnel avec le secteur politique.
Le marketing de la peur et stratégie politique :
Fear marketing, ou marketing de la peur, est une doctrine,
une stratégie qui n’a fait qu’amplifier le terme « insécurité ».
- De 1970 à 1980, des images et informations joviales garnissaient le paysage de la France.
- De 1990 à 2000 une nouvelle commercialisation de la peur vient gangrener les idées, il n’y a pas de limite dans la démonstration du macabre, de l’inmontrable. (cadavre, mort etc....).
Les raisons :
Les causes environnementales semblent redessiner le marché à
des fins de distraction, de consommation, (exemple : du petit vieillard
qui voit sa maison brûlée durant les émeutes, on passe aux images triste de la
petite fille devant le lit vide de sa grand-mère partie faire un long voyage,
ou la faucheuse de Védior bis pour le marché de l’emploi).
D’après un biologiste présent, la vasopressine du cerveau
humain renforcerait la mémoire de la peur, l’audimat de la mort créé par le
journal télévisé de vingt heures serviraient donc aux médias et "aux politiques"
dans une perspective "dawisniste", la manipulation des cerveaux qui conduirait
les individu à leur propre déconstruction puisqu’elle engendre la mémoire
sélective (mémoriser davantage ce qui fait mal et non ce qui fait du bien).
Cette stratégie d’angoisse sous-jacente de gouverner par la peur engendre LA PEUR DE TOUT, une manipulation terroriste propre au régime totalitariste qui rappelle une époque assez spécifique.
L’influence des présidentielles :
Les présidentielles ont été commencées avec une précampagne (très tôt) et les primaires du PS pour entretenir le suspense.
Représentation de la bipolarisation :
La bipolarisation fait le jeu des médias qui à travers le
couple Sarko/Ségo symbolisent le père et la mère. (L’autorité du père et la
représentation virginale de la mère dans son tailleur blanc), et dans un
essoufflement, le troisième homme Bayrou apparaît, il est peut être le deuxième
homme.
Les sondages :
Ils sont une représentation assez complexe, en évolution, qui
engendre une mutation constante. Carlo fait allusion à plusieurs instituts de
sondages et à leur influence sur les électeurs. Il est nécessaire d’avoir un avis
des militants, une réflexion assez poussée afin de dénoncer les manipulations.
La cause à effet : les Français sont les premiers
consommateurs de sondages, mais Gérald Dahan explique qu’il y a une technique
volontaire et involontaire d’influence
car il y a effet d’association tandis que Nicolas pense :
- à l’orientation des questions d’autant biaisées :
l’existence classe sociale non sondée ;
- au fait que les instituts sont des structures privées très
peu crédibles : 65% des Français sondables (ex : Dom-Tom), l’institut
IPSOS dépend du ministère de l’Intérieur ;
- au vol des sondages par les médias qui en fait un outil de fabrication politique.
Influence du 5e pouvoir sur les
présidentielles :
Carlo fait allusion au phénomène Bayrou dans la dénonciation
de la bipolarisation créée parles médias télévisés ; il est probable qu’il exerce
une influence sur la société civile et joue un rôle de thermomètre anticipé.
Rage (pseudo) parle de contre-pouvoir médiatique, une diversité muselée par le pouvoir médiatique traditionnel, mais une véritable révolution citoyenne qui est en marche à travers un nouveau canal, Internet.
L’organisation pyramidale telle qu’elle se présentait se
transforme en combattant la manipulation qui réduit le réseau Internet à la
perte de son utilité alors que c’est la liberté même d’expression qui est
réprimée.
Agoravox et modération :
Manuel, modérateur sur AgoraVox et aussi rédacteur, évoque la
notion d’engagement citoyen, qu’une instance de contrôle est indispensable car
frôler le plafond de verre est parole sans règles.
En quatre mots, être modérateur c’est :
- du temps (lecture attentive des articles),
- de l’ouverture d’esprit,
- de l’humilité,
-
le bénévolat.
La notion d’ouverture, ajoutée à l’intelligence extérieure, permet l’accès au plus grand nombre.
La notion de modération : il n’y a pas de liberté sans contrôle.
Ces deux notions doivent être maintenues afin d’influencer et intéresser le lecteur.
Conclusion personnelle :
Je regrette infiniment de ne pas avoir été présente à cette réunion que j’ai pu visionner sur mon lieu de travail (ne pas le dire)...
N.B. L’ensemble des autres compte-rendu de cette journée sont disponibles à partir de cet article de Carlo Revelli.