L’image vérité II : l’envolée de la presse « people »
par Philippakos
vendredi 5 octobre 2007
Appelons-la comme on veut, la presse à scandale, à sensation, « people », ces publications hebdomadaires sont lues par 20 millions de Français. « Paris-Match » imprime deux fois plus d’exemplaires que « Le Monde ». On constate que le public, n’ayons pas peur de le dire, est féminin à 75 %, tous niveaux sociaux confondus. Ensuite qu’il est, en rapport à la pyramide des âges, presque représentatif de la population française. « Voici » pour les plus jeunes (51,5 % moins de 25 ans), « Point de vue » pour les plus âgés (57 % plus de 50 ans). Bref, cette presse est lue par toutes et tous.
La presse "people" ne se conçoit pas sans image
fixe et n’est pas encore trop concurrencée par la télévision qui,
pour des raisons historiques de service public, ne s’intéresse encore pas trop
à ce créneau-là. Tous les photographes d’agences le
disent clairement : « le people, il n’y a que ça qui paie ». Toutefois
les ventes de ces hebdomadaires ne sont pas stables et varient presque
du simple au double en fonction du titre de couverture (Paris-Match : « Mazarine sur le pont Neuf » 616 000 ex., « Pilotes français prisonniers des Serbes » 383 000 ex.).
- les stars nous sont proches et nous les aimons. « A travers elles, auxquelles nous nous sommes identifiés, nous menons une vie... que nous n’avons pas les moyens de vivre. Il nous manque la beauté, l’argent, la gloire, la force, le talent. Avec elles, nous vivons par procuration une vie interdite, le luxe, le libertinage, le cosmopolitisme, la fête, l’exploit sexuel », Albert du Roy Le Carnaval des hypocrites - Seuil 1997 ;
- s’accommoder d’un manque : « Les médias contribueraient à combler le fossé toujours plus profond entre la multiplication des besoins et la possibilité de les satisfaire », Francis Balle, Médias et sociétés - Montchrestien 1990 ;
- Armand Colin 1966, ou encore : « Elle (la presse people) opère ainsi à la libération de nos propres tendances ; elle nous permet de projeter notre culpabilité sur d’autres. Surtout, elle limite les impulsions agressives » ; Roland Cayrol, Les Médias - PUF 1991.