L’influence des blogs, selon Technorati

par dussauge
mardi 17 octobre 2006

Le fameux agrégateur de blogs, Technorati, a convié mercredi dernier à Paris les cent blogueurs les plus populaires en France et d’autres, comme moi, qui avais identifié le lieu de cette invitation à dix minutes de mon bureau à Paris. Après quelques statistiques sur les blogueurs, la notion d’influence a été un peu débattue...

L’équipe de Technorati était très accueillante avec une présentation des statistiques sur le poids et la segmentation des blogs dans le monde au cours des six derniers mois. Peter Hirshberg, Chairman & Chief Marketing Officer de Technorati a commenté des chiffres dans un anglais « très américain » et devant une quarantaine de participants bilingues, je suppose.

Pour vous dévoiler quelques chiffres :

  • il y aurait 56 millions de blogs dans le monde et ce nombre doublerait tous les semestres. En décembre 2005, TNS annonçait déjà 50 millions.
  • 1,2 million de commentaires seraient postés chaque jour
  • le japonais et le chinois représenteraient respectivement 39%, 31% et 12% des langues pratiquées dans les blogs. Le français ne serait pratiqué que par 3%.

Je suis resté dubitatif sur la fiabilité de ces mesures sans doute parce que Peter affirmait de manière un peu péremptoire que Technorati mesurait l’influence des blogs en calculant automatiquement le nombre de fils RSS attachés à un blog ou bien encore qu’une centaine de blogs représentaient le noyau d’influence de chaque pays. Les pays n’ont pas le même nombre de blogueurs et les noyaux doivent varier en fonction des sujets. Il y a plus de posts sur des recettes de cuisine en France que sur des sujets économiques. Il me semble nécessaire de chercher à définir l’influence dans le domaine des médias. A mon avis, il y a deux formes qui ne sont pas forcément successives. Une blogueur très bien informé dans la confidence, ou bien inspiré, dévoile le premier, aussi souvent que possible, une information ou une pensée qui n’est pas encore publique et qui sera effectivement confirmée ou reprise dans les principaux médias. C’est pourquoi je pense que les blogueurs sont plus souvent incités à blanchir l’information grise. La seconde forme plus classique, employée dans le cadre d’actions d’intelligence économique, consiste à relancer un sujet, dans les réseaux de blogs ou de forums, qui a sensibilisé les journalistes pour qu’il ne sorte jamais de l’actualité hebdomadaire et martèle ainsi les esprits, comme le fait la publicité répétitive. Le sujet de la grippe aviaire illustre cette approche.

En réponse à ma question, Peter a développé son modèle économique en trois points : des recettes publicitaires liées à la fréquentation du site Technorati ; des partenariats avec des journaux qui récupèrent de l’audience et la syndication des conversations orientées sur un produit et affichées sur le site de l’entreprise (voir le site du documentaire du vice-président Al Gore Une vérité qui dérange.

Peter a conclu la fin de matinée en nous confiant sa règle d’or pour les entreprises :

  • rechercher vos détracteurs et vos adhérents 
  • écouter les conversations
  • engager un dialogue qui ait du sens
  • donner plus de moyens à vos adhérents
  • Enfin, plusieurs débats ont été animés autour des blogueurs les plus populaires dont le chasseur de têtes Jacques Froissant. Il connaît les soixante patrons du club des présidents blogueurs qui ne représentent pas le CAC40, pour l’instant. Le cocktail qui a suivi m’a permis de retrouver des contacts de l’époque de la bulle Internet et devenus des blogueurs dont l’influence est reconnue par Technorati !

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