La langue française est-elle menacée dans les médias ?
par gmascad
mercredi 18 juillet 2007
Ces journalistes qui menacent la langue française. Courant juin dernier, certainement soucieuse des dérives et menaces qui guettent la langue française, une chaîne de télévision a organisé et diffusé une émission sur le thème : « La langue française est-elle menacée ? ».
Tout au long du débat, les participants ont tous eu leurs regards tournés vers l’extérieur d’où, à leurs yeux, viendrait la menace contre la langue de Voltaire. Les uns citant les incursions impardonnables de l’anglais qui déforment le vocabulaire, comme les mots "corners, tee-shirt, WC, basket, volley-ball, football, yatch, CD-Rom, etc.". Les autres évoquant la suprématie de l’anglais à travers le monde et le champ, de jour en jour vaste, qu’elle prend, jusqu’à évincer le français dans les pays où il était pratiqué.
Curieusement, au fur et à mesure que je les écoutais dialoguer, discuter, débattre du sujet, aucun des invités de l’émission n’a vu le danger plus subtile et pernicieux qui, lui, interne, menace la langue française au sein même de ses élites, de ses cadres et autres intellectuels.
En effet, ceux qui devaient être les exemples vivants pour la défense de leur langue au quotidien, sont les premiers à la dévoyer. Ces "exemples vivants" sont, pour commencer, les journalistes que nous lisons, écoutons et regardons tous les jours dans la presse écrite, audio et télévisuelle.
Dans le lot, nous pouvons écarter ceux de la presse écrite qui n’ont pas accès aux émissions de radio et de télévision. Restent, ceux qui, du matin au soir, programment, organisent, animent des débats, des JT et autres émissions. Le mal interne à la France vient de cette catégorie de journalistes. Et personne ne s’émeut de leur dérive. Certes, ce ne sont pas tous les journalistes. Mais certains d’entre eux, femmes et hommes confondus.
J’ai personnellement eu à manifester mon inquiétude et mon appréhension auprès d’une certaine chaîne de télévision, jusqu’à interpeller l’un des Médiateurs de ces chaînes. Le message a-t-il été entendu ? Apparemment non ou presque pas.
Je ne voudrais surtout pas citer de noms de stations de radio ou de chaînes de télévision, encore moins les noms des journalistes concernés par ces dérapages qui menaceraient la langue française si, dès maintenant, rien n’est fait pour endiguer le phénomène somme toute très inquiétant, avant de songer aux menaces extérieures.
Or, la plus grande menace de la langue française vient de ceux qui la pratique au quotidien et qui est aussi leur outil de travail. Cette menace, c’est le snobisme parisien qui a engendré une pathologie que j’appellerais : "La parisite". Il paraît que c’est de mode. En quoi consiste-t-elle et comment se manifeste-t-elle ? La "parisite" consiste à ajouter des sons intranscriptibles à la fin de chaque mot ou nom donné. La "parisite" se manifeste par la modification de la phonétique (prononciation) qui oblige celui qui en est atteint à émettre un son guttural de type "ieu", "kieu", "che", "ich", "iss", etc. Par exemple, le mot "Paris" est prononcé "Paris’che", "janvier" est prononcé "Janvier’che", et "Italie" est prononcé "Italie’kie", etc.
Je n’invente rien. Pour s’en convaincre, j’invite toutes celles et tous ceux qui le peuvent à être très attentifs à toutes les émissions de radio et de télé, comme sur le Tour de France, par exemple. C’est vrai, chacun est libre de faire ce qu’il veut, puisque nous sommes dans un pays libre et de liberté. Mais, je crains pour nos enfants et petits enfants qui, demain, si nous n’y prenons pas garde et si cette menace que j’appelle "la parisite" n’est pas stoppée à temps, risqueront d’écrire le mot "Paris" ou "Italie" comme il est prononcé par le journaliste qui y ajoute un son guttural comme "che" ou "kie".
Ces exemples, je les ai relevés sur le Tour de France 2007. Alors, il y a danger. Commençons donc par balayer devant notre propre porte avant de regarder ailleurs et d’y chercher ce qui risque de miner notre langue.