La mauvaise idée d’Alain Minc
par Solano
mercredi 20 février 2008
Alain Minc rit et les radios associatives pleurent.
Mais qu’est-ce qui motive "un essayiste du week-end" (comme il s’est présenté) à donner de mauvaises idées au président de la République ? Alain Minc était l’invité de Nicolas Demorand ce mardi 19 février 2008 au matin sur France Inter. Pas imbu de sa personne ni autosatisfait de son ego démesuré, il s’est efforcé d’être juste ce qu’il faut d’arrogant et d’antipathique pour faire monter un peu plus la moutarde au nez des radios associatives.
Donner la petite idée de "nationaliser le service public" sans avoir réfléchi en amont aux mesures nécessaires pour la réussite de ce projet, c’est faire fi des lois de l’apesanteur, de la logique et du respect des gens. Comme le dit Alain Minc, il faut prendre les gens de court pour faire bouger les choses. La population, les salariés du service public et même les dirigeants des télévisions et radios publiques ont en effet été pris de court, sans parler des ministres, comme Christine Albanel, ministre de la Culture quand même. Cependant, cette proposition a été adoptée par Nicolas Sarkozy avec tellement de joie, d’impatience et, oserais-je le dire... d’amateurisme que personne n’avait prévu que les radios associatives seraient touchées (connaissaient-ils le dossier avant de faire l’annonce devant les journalistes le 8 janvier dernier ?).
En effet, leur financement principal (Fonds de soutien à l’expression radiophonique) est financé à hauteur de 28 % par les taxes sur les recettes publicitaires des chaînes de télévision publiques et les radios du groupe Radio France, soit une somme de 7 millions d’euros à trouver quelque part au fond des tiroirs vides de l’Elysée, en plus du 1,2 milliard d’euros nécessaire pour combler le manque à gagner du service public.
On peut dire qu’Alain Minc a donc réussi son effet de surprise avec une mauvaise idée à 1,9 milliard d’euros. Pendant ce temps, les radios associatives voient leur fin arriver. Leur financement principal est amputé de 28 % grâce à Alain Minc et leurs emplois aidés sont supprimés grâce à la politique très sociale du gouvernement.
Et si on mettait des verrous aux portes de l’Elysée pour que certains "visiteurs du soir" n’y entrent plus ?