Le Figaro « aux anges » à cause de la “sérénité affichée de Sarkozy”

par maxdbh
mercredi 29 avril 2009

Décidément les médias traditionnels ne cesseront pas de nous étonner. Pour fêter les deux ans du président Sarkozy à l’Élysée, Le Figaro décide de nous parler de la sérénité de notre Président...Et dire que l’on critique le journalisme citoyen. Ce article révèle le mal profond et sérieux des médias traditionnels. Lisons ensemble

D’entrée de jeu, le Figaro se permet de dire que le président « paraît plus que souriant, alors que la presse s’apprête à souffler les deux bougies du quinquennat à sa place ». Youpi, la presse est donc heureuse de cette présidence et la célébrera donc sans demi-mesure. Tellement que le Président a œuvré pour le respect de la liberté de la presse... Notez quand même la généralisation, Le Figaro n’a donc pas pu se retenir, tellement l’hystérie est grande a l’approche des fêtes. Il n’a pu se retenir d’embarquer « l’ensemble de la presse ». En tout cas, la presse ne vit pas ses meilleurs jours si on se réfère a l’arrestation musclée de Vittorio de Filippis, rappelez-vous...Bien sûr, le gouvernement n’a rien à y voir mais quelle a été la réaction des membres du gouvernement ? On a eu quelques réactions ça et là qui n’étaient pas proportionnelles à la brutalité dont a été victime l’ancien PDG de Libération...Pauvre Libé ! Venons plus prêt de nous : nous n’avons pas oublié les propos de Frédéric Lefebvre, traitant Libération de « tract » . Il faudrait bien fêter ça...

Plus loin, le journal nous parle d’ « un visiteur du soir qui raconte que Nicolas Sarkozy a découvert avec délice, en fin de semaine dernière, le sondage du journal Sud-Ouest qui lui donnait 28 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle - soit seulement trois points de moins qu’en 2007 » C’est un peu cela le sérénité, c’est un peu aussi du narcissisme voyez-vous et le Figaro sait très bien de quoi il parle. Le président d’après le Figaro trouve avec satisfaction la situation du pays moins mauvaise que prévu malgré. « En 1983, Mitterrand était au fond du trou. En 1997, Chirac aussi. En 2004, nous avons été laminés aux européennes », confie le chef de l’État. Et puis il remarque subitement qu’il ne s’en sort pas trop mal. La comparaison, voilà une chose qu’aime faire le Président Sarkozy... « Ma situation est particulière, je suis à la fois arbitre et acteur. La plupart de mes collègues, Merkel, Brown, Berlusconi, Zapatero et même Obama, ne connaissent pas cette dualité. En tant qu’arbitre, je dois pacifier, établir des équilibres et, comme acteur, je suis obligé de prendre des initiatives pour construire », confiait encore Sarkozy qui se voit bien en censeur de ses élèves homologues qui ne « comprennent pas tout » et fort heureusement qu’il est là pour les aider

Le Figaro, toujours aux anges, nous assure que le Président a muri et que ses proches sont heureux de ce changement. Murir ne veut pas dire abandonner ses convictions nous rassure tout de suite le Figaro. Ayant reçu d’Édouard Balladur ou Alain Juppé le conseil d’augmenter momentanément les impôts pour les ménages les plus aisés, il a refusé net. « Je ne bougerai pas sur la fiscalité. Je n’ai pas été élu pour augmenter les impôts, mais pour réduire le coût du travail - nous préparons toujours la suppression de la taxe professionnelle » a-t-il répondu d’un ton naturel.

Et comme cerise sur le gâteau d’anniversaire, le Figaro nous apprend que Nicolas Sarkozy a pris connaissance d’une note que son cabinet lui a remise ces jours-ci. Elle explique comment la campagne lancée par le réseau social Facebook - qui vient de franchir le cap des 200 millions d’adhérents - a sélectionné quinze leaders d’opinion dans le monde - de la chanteuse Britney Spears au champion de natation Michaël Phelps - et, dans la catégorie des hommes politiques, seulement deux « influenceurs » (sic) : Barack Obama et Nicolas Sarkozy. Et au Figaro de conclure que Nicolas Sarkozy estime désormais s’être taillé sa place dans l’Olympe des chefs d’État qui influencent le cours de l’Histoire. Oui, vous avez bien lu « qui influence le cours de l’Histoire ».

Nous voyons donc dans quel état de déliquescence se trouve les médias traditionnels qui face à leurs difficultés optent pour la stupidité et/ou la propagande.

Bonne (Mauvaise) fête !


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