Le hoax antisémite sur les prétendues origines juives d’Hitler remis au goût du jour par un « journaliste citoyen »

par Cosmic Dancer
mercredi 25 août 2010

Comment réactiver un mythe antisémite et dans quel but ? Cet « article » d’Allain Jules, auteur se qualifiant de journaliste et, qui plus, est, « number One », intitulé « Le mystère des origines juives et berbères d’Hitler enfin élucidé ? » (notez le point d’interrogation marquant le doute de l’honnête homme) et publié le 24 août 2010 sur Agoravox est en soi une leçon de propagande qu’il convient de démonter, quand bien même il est toujours pénible de se pencher sur les poubelles du Net. Elles sont trop nombreuses, et, comme les armes de destruction massives, trop dangereuses pour accepter leur prolifération sans piper mot.
D’autant qu’il se pare des atours vertueux de l’antiracisme en précisant dans son chapô qu’il s’agirait du « comble de l’ironie ».

Pour faire passer la pilule, l’auteur ouvre deux parapluies dont il estime, raisonnablement à juste titre au vu des réactions qu’il provoque, qu’ils le protégeront des foudres de l’antiracisme.

Le premier consiste à se dédouanner de produire une information qui n’en est pas une en indiquant qu’il n’est pas l’auteur du texte qu’il publie, mais un humble traducteur au service de l’information citoyenne. Le texte original, en effet, provient d’une feuille flamande ténébreuse, a été rédigé par un certain Marc Vermeeren et repris – quelle référence, certes, mais aussi et hélas, quelle audience – par le britannique Daily Mail.

Le deuxième consiste à insister sur le fait que l’article d’origine ne se contente pas, en effet, de renouveler cette théorie démontée tant par les historiens que par les scientifiques selon laquelle un « gène juif » chez Hitler expliquerait son antisémitisme et sa volonté d’exterminer les Juifs afin de « débarrasser l’humanité de ce cancer ». Volonté qui s’est traduite, est-il besoin de le rappeler, par une traque systématique des Juifs d’Europe et par leur mise à mort. Mais que ces « études scientifiques » selon lui récentes, voire révolutionnaires étant donné leurs conclusions, dont il se fait complaisamment l’écho, prouveraient dans le même temps qu’Hitler aurait des origines « berbères et somaliennes ».

Deux avantages à cela :

Autrement dit, et par une déformation perverse, relever l’antisémitisme de ce hoax sera, à minima, considéré comme faire preuve d’un racisme anti-Africain par omission théorique.

Mais ce n’est pas le seul avantage de la manœuvre, comme le démontrent ensuite les « commentaires » de « l’auteur » qui répond, si l’on peut dire, aux lecteurs. Et les réactions qu’il suscite.

L’un d’eux consiste à insinuer qu’au fond, condamner une telle théorie antisémite revient à être antisémite soi-même, au motif bien connu que si on parle des Juifs, fût-ce positivement, c’est que selon Sartre, pionnier en l’espèce, on est un antisémite qui s’ignore.

Un autre espère, en retournant cette fois l’acte d’accusation, montrer que s’indigner d’une telle résurgence revient à vouloir démontrer que les Juifs seraient incapables de commettre des génocides, dans le but évidemment d’opérer l’équivalence en vogue entre la Shoah et le conflit israélo-palestinien.

Bénéfice secondaire de ces gains rhétoriques : le prétendu racisme typiquement juif dont l’auteur entend offrir un exemple type, lui aussi largement repris sur les sites antisémites, en indiquant à ses lecteurs qu’une entreprise privée de généalogie génétique se consacrerait exclusivement à la recherche de la preuve de judéité. Alors que l’entreprise en question s’est donné pour spécialité la recherche généalo-génétique. Il suffit de le rappeler à « l’auteur » pour que l’argument d’opposition s’empare de la validité ou non d’une telle prétention et que l’accusation de racialisme se retourne contre qui pointe ce fait simplement objectif.

In fine et pris en soi, considérer qu’Hitler serait Juif induit à la manière d’un discours subliminal d’une part que les Juifs, grands bourreaux de l’histoire, furent exterminés par l’un des leurs et que, au fond, il s’agit d’une affaire entre eux. Et d’autre part qu’il n’y a pire antisémite que les Juifs criminels et génocidaires.

On en arrive alors sans aucun effort aux conclusions suivantes (que chacun peut observer dans les commentaires sous « l’article » en question) :


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