Le journaliste de demain sera-t-il une machine ?

par gruni
lundi 15 mars 2010

Un microprocesseur à la place du coeur, un disque dur pour cerveau, pas une goutte de sang dans ses veines mais de l’électricité . Ce « journaliste » du futur existe déja, il s’appelle « Stats Monkey » . Ce robot « intelligent » est né de l’imagination de Larry Birnhaum et Kris Hammond, deux chercheurs Américains . Cette machine se trouve à Evanston ( Illinois ) sur le campus de Northwestern dans un réseau d’ordinateurs nommé Infolab . Pour l’instant cette créature électronique se contente de rédiger des articles sur les rencontres de base-ball, mais dans l’avenir ses capacités augmenteront probablement et lui permettront de commenter d’autres sujets comme l’actualité et pourquoi pas la politique . 

Larry Birnhaum déclare " Nous sommes en train de créer un paysage médiatique que nous ne comprenons pas encore ". Il admet également que les médias vont devoir s’adapter . Cela signifie clairement que le journalisme robotisé pourrait entraîner encore une réduction de la masse salariale d’une corporation déjà sévèrement touchée, mais aussi dans un avenir assez proche transformer radicalement l’information.
En France comme au niveau mondial et depuis de nombreuses années, la presse écrite connaît une grave crise . Baisse des ventes et des abonnements, moins de recettes publicitaires, diminution des petites annonces et augmentation des coûts de rédaction, fabrication et distribution .
L’internet, les journaux gratuits, les chaînes d’info en continu mais aussi des changements dans le mode de consommation de l’information des lecteurs sont des facteurs aggravants mais n’expliquent pas tout. Car si la diversité du choix est souhaitable n’y a-t-il pas quand même trop de titres sur le marché et la qualité est-elle toujours au rendez-vous ?
 
Justement, à propos de la qualité, peut-on imaginer qu’un jour les machines fassent mieux que des professionnels en chair et en os. Cela semble improbable, mais le doute est permis, car une fois parfaitement au point elles seront peut-être capables d’imiter le style de certains chroniqueurs de talent. D’autre part, un robot possède quelques avantages non négligeables pour son patron. Une créature électronique ne fait jamais grève, ne réclame pas d’augmentation, ne tombe jamais malade ni enceinte, n’attaque pas l’entreprise aux prud’hommes. En outre elle n’a pas d’états d’âme, aucun risque de désobéissance ni de révolte, elle enregistre, trie grâce aux mots clés, ajoute éventuellement les statistiques disponibles et tout cela très rapidement.
En fait à l’heure actuelle personne ne sait quel degré de technicité peut atteindre cet outil et c’est bien là le problème.
Si en règle générale la robotisation a augmenté la compétitivité et donc la rentabilité des entreprises, elle a également soulagé l’homme de tâches répétitives, ingrates et dangereuses. Mais aussi diminué sensiblement l’offre d’emploi sur le marché du travail .
 
Les journalistes auraient tort de prendre la menace à la légère. S’ils veulent conserver leur job, il va falloir qu’ils démontrent qu’ils sont irremplaçables . La profession a pourtant des atouts pas assez utilisés, l’imagination, la créativité, la perspicacité, l’originalité, il faut qu’elle sorte de la routine et de l’uniformisation de l’information, elle doit se bouger, c’est tout simplement une question de survie.
 
 
 
 
 

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