Le Sarko-boy et la « secte » : le retour

par Alain Hertoghe
lundi 9 octobre 2006

L’étonnante vendetta de Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières (Hauts-de-Seine) et conseiller pour l’opinion publique de l’UMP, contre la Fondation Ostad Elâhi qu’il accuse d’être une secte, intéresse la grande presse... avec un an de retard. Pas question bien sûr, pour elle, de rappeler que c’est la blogosphère qu’il l’avait révélée.

La semaine dernière, en lisant L’Express daté du 28 septembre-4 octobre 2006, (l’édition précédant celle que vous pouvez acheter en kiosque à partir d’aujourd’hui), je me suis demandé si mon kiosquier habituel ne m’avait pas vendu un vieux numéro de l’automne 2005...

L’édition nationale de l’hebdomadaire publiait en effet, sous la signature de Philippe Bidalon, une enquête de trois pages titrée Aeschlimann L’étrange croisade d’un Sarko-boy, dont l’essentiel des révélations remontait à plus d’un an. Quant à l’édition des Hauts-de-Seine, elle consacrait sa couverture et huit pages supplémentaires à Asnières Le système Aeschlimann (cliquez ici pour télécharger ce dossier en PDF).

Ce retard à l’allumage de plus d’un an surprend d’autant plus que plusieurs blogs, dont Carte de presse, avaient multiplié, durant l’automne-hiver 2005, les dénonciations et révélations dans cette affaire, sans vraiment éveiller l’intérêt de nos prestigieux confrères de papier sur les tribulations, avec une supposée secte, de Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières et conseiller pour l’opinion publique de l’UMP, donc de Nicolas Sarkozy... Le journaliste de L’Express Philippe Bidalon ne fait évidemment aucunement référence au rôle premier d’information qu’a joué la blogosphère sur ce sujet.

Non seulement le dossier de L’Express ne contient que des faits réchauffés, mais, en plus, il est incomplet et ignore des aspects essentiels de L’étrange croisade d’un Sarko-boy.

Pour me limiter à mes contributions, je vous renvoie d’abord à l’article par lequel je révélais, le 20 décembre 2005, que Manuel Aeschlimann avait obtenu de la direction de l’Agence France-Presse la censure d’une dépêche qui le dérangeait (signée par Marc Bastian, correspondant de l’AFP dans les Hauts-de-Seine). Le maire d’Asnières avait considéré mon enquête comme suffisamment dérangeante pour m’envoyer le jour même un droit de réponse que j’avais mis en ligne.

Depuis la publication du dossier de L’Express, Gérard Davet, qui joue depuis le début un curieux rôle dans cette affaire (voir mon article du 20 décembre 2005 susmentionné), a publié un article dans Le Monde et Renaud Lecadre, dans Libération. Ils ne font bien sûr pas non plus référence au travail des blogueurs, que ces derniers soient ou non des journalistes professionnels.

Sans rancune, chers confrères... :o)

Photo : Marianne


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