Le Woman bashing gagne du terrain en ligne
par jtombeur
jeudi 7 octobre 2010
Diverses initiatives, gouvernementales et associatives, visent à faire régresser les violences faites aux femmes. Le numéro d’appel 3919 permet aux victimes de trouver une interlocutrice ou des interlocuteurs. De son côté, le site Point de Contact permet de signaler les sites dont la nature vaut incitation aux violences faites aux femmes.
En conformité avec la loi pour la Confiance dans l’économie numérique (LCEN) du 21 juin 2004, Pointdecontact.net, le site de signalement de l’Agence française des fournisseurs d’accès Internet (Afa), détermine son champ de compétence : « la répression des crimes contre l’humanité, de l’incitation à la haine raciale ainsi que de la pornographie enfantine, de l’incitation à la violence, notamment l’incitation aux violences faites aux femmes, ainsi que des atteintes à la dignité humaine… ».
L’Afa vient de communiquer son rapport d’activités.
« En comparant les signalements des deux premiers semestres 2010 avec les chiffres de 2009 sur la même période (janvier-août), on peut constater une baisse des contenus pédo-pornographiques tant signalés par les internautes (2487 soit -17,2% par rapport à 2009) que qualifiés ensuite de potentiellement illégaux par la hotline (439 soit -41,3%).
Si les internautes ont classé plus de contenus dans la rubrique « pornographie accessible aux mineurs » en 2010 (+63%), leur requalification par les hotliners montre que le nombre de ces contenus a baissé (-19,5% par rapport à 2009).
On constate également une baisse des contenus terroristes qualifiés de potentiellement illicites (-54,5%), malgré une augmentation de leurs signalements (+20%).
Les seuls contenus dont le nombre a augmenté, tant avant qu’après qualification juridique par les analystes de contenus, sont les contenus racistes ou incitant à la haine raciale (+102% avant qualification, +34,25% après) et les contenus incitant à la violence ou au suicide (+183% avant qualification, +50% après). »
« En comparant les signalements des deux premiers semestres 2010 avec les chiffres de 2009 sur la même période (janvier-août), on peut constater une baisse des contenus pédo-pornographiques tant signalés par les internautes (2487 soit -17,2% par rapport à 2009) que qualifiés ensuite de potentiellement illégaux par la hotline (439 soit -41,3%).
Si les internautes ont classé plus de contenus dans la rubrique « pornographie accessible aux mineurs » en 2010 (+63%), leur requalification par les hotliners montre que le nombre de ces contenus a baissé (-19,5% par rapport à 2009).
On constate également une baisse des contenus terroristes qualifiés de potentiellement illicites (-54,5%), malgré une augmentation de leurs signalements (+20%).
Les seuls contenus dont le nombre a augmenté, tant avant qu’après qualification juridique par les analystes de contenus, sont les contenus racistes ou incitant à la haine raciale (+102% avant qualification, +34,25% après) et les contenus incitant à la violence ou au suicide (+183% avant qualification, +50% après). »
Dans cette dernière catégorie (contenus incitant à la violence ou au suicide) se classent les sites incitant au « woman bashing » de manière plus ou moins évidente. L’Afa ne communique pas de pourcentage spécifique, mais le phénomène a semblé assez significatif pour qu’il soit mis en exergue.
Le machisme, voire le masculinisme offensif et outrancier, s’exprime de multiples façons en ligne. Ce qui pose le problème de la liberté d’expression (rappelons que récemment, Noam Chomsky est de nouveau intervenu dans le débat sur la loi Gayssot), Si on cherche le terme de woman bashing, on trouve essentiellement des sites anglophones dénonçant des publicités sexistes, d’autres à l’humour douteux, et bien sûr de médias relatant des cas signalés aux services de police. On trouvera aussi des visuels (dont d’ailleurs, certains, comme celui d’une femme pointant un révolver, assorti de la légende : « nous avons du plomb pour le patriarcat », pourrait valoir, hors contexte, un signalement). En visuel, sauf omission involontaire, rien de bien « méchant » et une majorité d’hors-sujets. Les choses se compliquent avec les contenus textuels se rapportant à d’autres sujets (fake sexual harassment, par exemple, qui prend parfois valeur de légende urbaine). Les forums sont les sites les plus propices à l’incitation aux violences envers les femmes.
Un homme de 32 ans avait ainsi, en 2006, été condamné pour avoir diffusé un message sous forme d’annonce d’une jeune femme de ses connaissances supposée vouloir être surprise par des partenaires qui simuleraient un cambriolage et un viol. Un autre, en revanche, utilisant le même procédé, a pu arguer d’un vice de forme procédural pour échapper à toute sanction. Les cas de produits vidéo de type « hentai » (mangas pornographiques) proposés en ligne, des fichiers musicaux de rap « gangsta », de vidéos de type « gonzo », pouvant tomber sous le coup de la législation, forment sans doute une partie du « corpus » de signalements effectués à l’Afa.
Il est très difficile de communiquer sur le sujet, comme en témoignent certaines réactions exprimées sur des forums on ne peut plus convenables à la suite de la diffusion d’un clip du… Collectif féministe contre le viol (CFCV) : kancnon.com. Par ailleurs, l’honoricide (crimes d’« honneur ») fait l’objet d’enjeux de propagande. De même est très controversée l’approche de certaines féministes dites multiculturalistes à propos de l’excision. La photo de Jodi Bieber pour la couverture du magazine Time (d’une jeune Afghane mutilée par des proches) a aussi fait l’objet de controverses. On peut donc comprendre, et admettre, que l’Afa ne communique que très précautionneusement sur la question. Ce qui semble évident, c’est que les tensions sociales semblent, au regard des chiffres divulgués, en nette croissance.