Les 10 personnalités qui ont marqué la décennie (2/2)
par AJ
lundi 28 décembre 2009
A l’heure où s’achève cette année 2009, se referme également la première décennie du XXIème siècle. 2000-2009, dix années qui ont vu l’émergence d’un nouvel ordre mondial, le développement de l’informatique, une véritable prise de conscience de l’urgence environnementale, la crise économique mondiale, la difficile construction d’une Europe politique. Dans 50,60 ans, quelle trace cette décennie laissera dans l’histoire ? Quelles personnalités resteront à la postérité, quelles sont les 10 personnages dont la marque qu’ils ont laissé sur la décennie sera reconnue par l’histoire ? Cette liste subjective comporte à la fois, quatre chefs d’état, un pape, deux sportifs et deux personnalités politiques. Seule fausse note, l’absence de personnalité féminine...
6 - Vladimir Poutine
7 - Hugo Chavez
L’image ci-contre pourrait faire office d’argumentaire. Le président vénézuélien côtoie ici Ernesto Guevara et Simon Bolivar, deux personnalités qu’il considère et qui guident sa politique. Le Che, pour leur aspiration commune à assurer la justice sociale : sous le mandat de Chavez, le taux de pauvreté est passé de 55 à 30%, le taux de scolarisation a bondi de 370% et les dépenses d’ordres sociales de l’état ont grimé de 314%, sans parler des centres d’alimentation Mercal qui proposent des produits à bas prix, subventionnés par l’état, pour les foyers modestes. Le Che, également, pour la relation toute particulière qui les lient aux armes, au goût du conflit armé. Simon Bolivar, pour leur lutte contre l’impérialisme et le voeu pieux de Bolivar d’édifier une nation sud-américaine dont Hugo Chavez se veut le garant : ce n’est pas un hasard si le Venezuela a été rebaptisé République Bolivarienne du Venezuela. Si Hugo Chavez entre dans l’histoire, ce ne peut être que lié à son action pour perpétuer le rêve de Bolivar : il a justement participé à la fondation de l’UNASUR, l’union des nations sud-américaines. Serait-elle l’ébauche d’Etats-Unis Sud Américains ?
8 - Benoit XVI
En janvier dernier, il avait prononcé l’annulation de l’excommunication de quatre évêques intégristes, dont Mgr Williamson qui avait à plusieurs reprises dérapé sur la Shoah, de la Fraternité Sacerdotale Pie XII. Stupeur dans la communauté juive et chez les catholiques. Les propos que tiendra le pape sur la question du préservatif, estimant que le préservatif aggravait le problème du sida, suscita également de vives réactions. Pour beaucoup, Benoit XVI n’est que l’incarnation d’une église catholique qui ne vit pas avec son temps.Pourtant, le pontificat de ce pape controversé est en réalité marqué par une volonté de dialogue. Lorsqu’il autorise les prêtres traditionalistes à prêcher en latin et annule l’ex-communication de Williamson, il s’agit nullement d’une volonté de raffermir la position de l’Eglise Catholique mais bien d’unifier tous les croyants. Même volonté d’unité lorsqu’il engage le dialogue avec les orthodoxes.
9 - Usain Bolt
Deuxième sportif de ce palmarès, Usain Bolt, sprinteur, mérite amplement sa place. Le jamaïquain, qui a survolé les Jeux Olympiques à Pékin en 2008, et les Championnats du Monde à Berlin cette année, a réussi l’exploit de courir en 9"58 sur 100 mètres et en 19"19 sur 200 mètres. Triple recordman de la distance reine, Usain Bolt a amélioré le précédent record, détenu par Asafa Powell de 16 centièmes ! Un monde d’écart ! Pareille performance est d’autant plus surprenante qu’Asafa Powell, après son record de 9"72 en 2007, avait décrit d’étranges phénomènes : mon corps est devenu bizarre, j’avais l’impression que quelqu’un me plantait des coups de couteau partout avouait le jamaïquain. Ces sensations sont celles d’une rupture physiologique proche : son corps a failli ne pas supporter pareille performance. A 9"58, non seulement Usain Bolt n’a pas atteint la rupture physiologique mais il n’a pas fini de progresser : spécialiste du 200 mètres, il n’a débuté sur 100 mètres qu’en 2007 ! Pour nombre de scientifiques, le niveau atteint par Usain Bolt flirterait avec les limites de l’espèce humaine. Son record, pourrait bien être inviolé jusqu’à la nuit des temps...
10 - Barack Obama
Certains d’entre vous s’étonneront de ne voir le président américain n’apparaître qu’à la dixième position de cette liste, tandis que d’autres s’offusqueront de sa présence même. Le constat est simple : Barack Obama n’a pris ses fonctions qu’au début de l’ultime année de la décennie, rendant sa possibilité d’actions peu significative d’autant plus que le seul impact qu’il a impulsé, si l’on exclut le plan de relance, reste une réforme de la santé chèrement et tout juste acquise. La fermeture de Guantanamo reste conditionnée à une solution de replacement pour les prisonniers, les américains se refusant à les accueillir sur leur territoire. Quand aux effets de l’arrivée d’Obama au pouvoir sur l’équilibre géopolitique mondial, sa main tendue n’a pas permis d’affermir les tensions avec l’Iran, Cuba, la Corée du Nord et le Venezuela. C’est sans parler de l’Afghanistan où la coalition s’enlise et où le président américain va débloquer 30 000 soldats supplémentaires. Le même président américain qui s’est vu décerner, à la surprise générale, le prix Nobel de la Paix et qui lors de la remise des prix à Oslo a jugé bon de déclarer que la guerre était parfois nécessaire. En somme, si Barack Obama mérite cette place dans le top 10, c’est pour l’espoir qu’il incarne et qu’il a incarné, en rendant possible, dans un pays qui pratiquait encore la ségrégation raciale il y a 50 ans, l’élection d’un homme de couleur à la magistrature suprême. Obama pourrait donc, à l’image du Che, rester une icône, dont le visage resterait gravé à jamais sur des posters et des badges. Espérons seulement que le mandat de Barack Obama ne se limitera pas qu’à cela...