Les jeux du cirque médiatique
par PROVOLA
vendredi 27 juillet 2012
Nous y voilà, les jeux arrivent à point nommé pour distraire la bonne populace, la curée médiatique va pouvoir battre son plein, amen.
On va compter les médailles, bonne pioche, bomber le torse, se torcher à la moindre Marseillaise. Et tous les autres contre nous, empêchant le bleu blanc rouge de flamber.
Pendant ce temps, Londres va se refaire une façade, un ravalement gratuit, en catimini, de centre du monde de l’évasion fiscale à cour de récréation pour aficionados en herbe. On donne la parole aux Tony Parker de service, aux Yannick Noah proche du peuple, va nu-pied sans le sou, ou quand les milliardaires ont droit de cité dans l’arène des bons sentiments.
La reine des courbettes va bouffer son chapeau en attendant l’ultime « God save the queen ». Qui peut encore croire à cette manipulation séculaire, cette mascarade étendue l’instant de trois semaines à l’ensemble de la planète ?
Autour du stade olympique, on respire un air de frontière suisse, les soldats dansent sur l’air de « We found love » de Rihanna. On vous demande vos papiers et d’où vous venez, combien de tablettes de chocolat vous avez avec vous, de pintes de bières vous avez enfilé. A deux blocs de maisons de là, les milliards s’échangent comme des perles de mépris entre gens de bonne fortune pour ne laisser aux esclaves que les fanions du désespoir.
Les affaires continuent, la City à l’abri des flashs va s’en mettre plein les fouilles, tant que les dossards monopoliseront l’antenne, les costards et les mallettes pourront se pavaner.
La Syrie elle peut attendre, encore un peu, vous me direz, quand tous les rebelles auront été tués, on sera finalement tranquilles et l’on pourra enfin avoir droit à autre chose sur nos médias pleureurs.
Rien que des majorettes, des soubrettes, des formes siliconées, des écrans de fumée… What else ?
Le tour de vis économique de la rentrée est au bout de la piste, mais qui s’en préoccupe dans cette foire insensée ?
Les grands de ce monde qui en réalité sont tout petits vont remplir les podiums, les audiences au cœur d’un été grillé au carbone vont s’envoler comme une nuée de moustiques sans destination que la lente torpeur démocratique.