Les nazis à la « Une » du Nouvel Obs

par Anaxandre
lundi 6 août 2012

 Efraim Zuroff, du Centre Simon-Wiesenthal, est l'un des derniers "chasseurs de nazis" en activité. "Chaque fois que l'un d'eux meurt, je suis terriblement déprimé. Je suis le seul juif qui prie chaque jour pour qu'ils restent en bonne santé et vivants", dit Zuroff, qui alors remplace les noms par d'autres. Il en a encore une petite vingtaine en "stock". Des collaborateurs du régime nazi - hongrois, allemands ou autrichiens-, tous identifiés, avec leurs adresses : bien souvent, des procédures ont été entamées, mais sans aboutir au procès. Leur dossier s'est baladé du Canada à l'Australie, en passant par l'Autriche.

 Et puis tout le monde les a oubliés, les médias comme les autorités. Pas Zuroff. Il y a dix ans, ce drôle de justicier, lançait l'opération "Dernière Chance", pour retrouver ces vieillards, ex-criminel de guerre, avant que la mort ne les fauche. "Simon Wiesenthal a dû se battre contre les autorités, à un moment où il n'était pas si facile de parler de l'Holocauste. Mais je dois en revanche me battre contre le temps. C'est mon pire ennemi."

 (Extrait du dernier numéro du Nouvel Obs.)

 Tiens, pas de JO à la une du Nouvel Obs cette semaine, pas de Bachar Al Assad le "dictateur sanguinaire" non plus, non, juste une grosse croix gammée visible sur tous les kiosques. Je m'interroge : y aurait-il une résurgence du nazisme en France cet été ? Et bien non, il s'agit juste de nous rappeler une énième fois qu'il ne faut jamais oublier, jamais pardonner !

 Qu'un certain nombre de juifs, fidèles en cela à leur idéologie religieuse et culturelle, veuillent ressasser jusqu'à la fin des temps les documentaires, photos, livres et articles sur la Shoah et le nazisme, libre à eux. Mais je rappelle que notre société, que ça plaise ou non, est de culture catholique et prône le pardon. Nous avions déjà eu droit à la culpabilisation de la France par Hollande le mois dernier, sans parler des documentaires, des films, des commémorations, des livres, des débats sur la Shoah dont on nous innonde un peu plus à chaque décennie qui passe. Les initiateurs de ces excès médiatiques ne pensent-ils pas qu'une telle surenchère pourrait finir, au mieux par lasser, au pire par irriter et devenir contre-productive ?

 Que nous importe qu'à Jérusalem, Efraim Zuroff et d'autres passent leur temps et leur vie dans la haine et le ressentiment ? En tout cas, en quoi cette obsession communautaire concerne-t-elle le peuple de France et mérite-t-elle la "Une" d'un grand hebdomadaire populaire ?

 Surtout que cette propagande, au fur et à mesure que le temps passe, devient de plus en plus schizophrénique. Imaginons un instant que le peuple noir, victime pendant des siècles de déportations, d'esclavage, de viols, de spoliations et d'assassinats, ait suivi la même tendance, nous aurions aujourd'hui droit du matin au soir à nous auto-flageller, nous, diables d'occidentaux !

 Une telle médiatisation, sans cause objective ou d'actualité apparente, pourrait finir par sembler suspecte. Pourquoi faudrait-il que nous n'oublions jamais ? Avons-nous quelque chose à nous faire pardonner, nous, enfants, petits-enfants, voire arrières petits-enfants de français qui n'ont, dans la majorité des cas, fait que subir l'occupation allemande sans jamais avoir participé de près ou de loin à toute forme de collaboration et encore moins de dénonciation ?

 Si la communauté juive (ou tout du moins une partie d'entre elle) pense que cette victimisation à outrance doublée de la culpabilisation sans cesse renouvelée du peuple français, servent ses intérêts ici ou sur la politique étrangère de la France envers Israël, je pense que c'est avoir la vue bien courte et ne pas comprendre que cette stratégie ne peut que lui être néfaste à plus ou mois long terme. La communautarisation de la société française est déjà bien avancée et la crise économique n'en ait sans doute qu'à ses prémisses, j'invite donc plutôt chacun à la solidarité et au pardon, juste au cas où...


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