Les plumes au vitriol du Canard enchaîné se reposent
par gruni
lundi 6 juillet 2009
Le fameux journal satirique paraissant le mercredi est un des derniers médias véritablement indépendant de notre pays.
Ni de droite ni de gauche il vole de ses propres ailes, pas de publicités dans ses colonnes, pas d’ interviews d’ hommes ou de femmes politique, personne ne passe le sel ou le poivre au turbulent volatil, il est bien assez épicé comme cela.
Seuls sont actionnaires ceux qui travaillent au journal, d’ ailleurs les journalistes de l’ hebdomadaire sont les mieux payés de France
Le passé du Canard depuis ses débuts en 1915 est pour le moins tumultueux et compliqué ; le remuant palmipède fut classé comme anarchiste, anticléricaliste, antimilitariste, fasciste et même collabo, ( Le journal se saborda en 1940 pour éviter la collaboration ) mais laissons cela aux historiens et à Wikipédia, et parlons de l’ avenir.
En fait le volatile turbulent d’aujourd’ hui ferait plutôt un journalisme anticonformiste axé sur l’ investigation, avec un regard acide sur le pouvoir et l’opposition. Une opinion décalée toujours dans le souci de garder son indépendance.
Pour les lecteurs assidus la sortie en kiosques du mercredi est attendue avec impatience, c’est un peu pour eux la bible ; qu’ils se rassurent la santé de l’oiseau est bonne. Avec un tirage de 400000 exemplaires et de confortables bénéfices, le journal est de plus en plus riche, même si on note une baisse des ventes de 2% depuis quelques années.
D’ ailleurs les politiques et d’ une manière générale la plupart des décideurs de ce pays, et même de l’ étranger, lisent les cancans du Canard enchaîné avec l’espoir de ne pas y retrouver leur nom, tant il est exact que les éditions Maréchal disposent d’ informateurs très bien infiltrés et efficaces. Même en son temps le Général De Gaule interrogeait " Que dit le volatile ".
Quel dommage que notre Canard soit boiteux, " Pan sur le bec " car hélas toujours pas de site web pour la terrible bestiole, et à la question pourquoi ? celui-ci répond :
" Mais notre métier c’est d’ informer et de distraire nos lecteurs, avec du papier journal et de l’encre. C’est un beau métier qui suffit à occuper notre équipe. "
Un peu courte la démonstration et surtout insuffisante, il y a certainement des raisons pour expliquer se manque, beaucoup plus terre-à-terre.
Bien sûr la rédaction de l’hebdo promet d’ enrichir la page en ligne actuellement avec un accès aux archives et une rubrique historique, mais sans préciser quand ?
La vraie réponse pourrait-être la peur du " Canardage " de l’ édition papier par le site internet, mais le Canard a les moyens d’ embaucher quelques jeunes journalistes, et suffisamment d’ imagination pour créer de nouvelles rubriques et éviter ainsi une concurrence qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur le chiffre d’ affaire.
La création d’ un forum serait bienvenue et enrichissant, mais là encore reste à savoir si le journal est prêt a la riposte et quelquefois la vindicte des internautes.
Pourquoi pas également oser occasionnellement l’interview sans concessions d’une personnalité influente, avec des questions au vitriol, pour sortir les lecteurs de la léthargie médiatique habituelle.
Évidemment je taquine l’oiseau au risque d’ une " prise de bec ", un journal qui a sortie des affaires comme celles des diamants de Bokassa, du sang contaminé et bien d’autres n’a peur de rien. Je n’ai pas " La Voie aux Chapitres ", c’ est simplement un avis personnel.
" Le canard et ma pomme, dans ce pays on est les seuls à être subversifs. " ( Coluche )
" La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas " ( Le Canard enchaîné )