Lynchage de Robert Ménard à Radio France

par Catherine Segurane
mercredi 27 avril 2011

Beau numéro de lynchage médiatique aux frais du contribuable le 26 avril 2011 à l'émission La Matinale sur France Inter-Le Mouv. Trois animateurs, Yassine Belattar, Thomas Barbazan et Chloé Juhel, ont invité, ou plutôt piégé, Robert Ménard pour la sortie de son livre Vive Le Pen, co-écrit avec sa femme Emmanuelle Duverger, et ils lui tombent dessus à plusieurs, le coupant à chaque phrase. Dans l'impossibilité de parler des questions de fond, Robert Ménard quitte l'émission, ce qui leur donne l'occasion d'en rajouter encore derrière son dos, à plusieurs voix. Plusieurs contre un absent ...

Le lynchage à plusieurs voix commence avant l'arrivée de "l'invité" :
"He oui, ya une émission qui a suivi Robert Menard dans son délire"
 
Les animateurs expliquent que le livre de Robert Ménard dénonce la diabolisation du Front National. Ils commentent eux-mêmes leur annonce :
"He oui, mais ça c'est la victimisation, que veux-tu ! Et c'est d'ailleurs son créneau à Robert Ménard."
 
"Les médias, c'est à dire nous, traiteraient avec moins d'indulgence et plus de mépris les thèses de l'extrème droite par rapport à celles de l'extrème gauche. Robert Menard en a marre de la traque dont est victime la famille Le Pen."
 
On s'interroge l'un l'autre au sein de la même équipe, on se passe la baballe, pardon la parole, on feint d'être surpris par ce qu'on a préparé. On a quelques thèmes, supposés défavorables à Ménard, qui reviendront comme des radotages à plusieurs reprises dans l'émission. Une phrase de Robert Ménard favorable à la peine de mort. Des remarques sur l'absence de sa femme. Puis, la petite taille de son livre et ses intentions supposées mercantiles :
"Attends, 31 pages pour 4 euros 90."
"Un mot rapidement sur le titre du bouquin, Vive Le Pen, parce que ça attire le chaland"
 
Avant même que Ménard soit arrivé, les animateurs s'interviewent les uns les autres en mettant les réponses dans les questions :
"Pour vous, est-ce que Le Front National est martyrisé par les médias ? je rappelle que, selon Times,Marine Le Pen est considérée comme une des femmes les plus influentes du monde"
 
Un compère renchérit :
"Elle est devant Obama"
 
Un autre, toujours au sein de la même équipe, joue celui qui n'y croit pas : "Devant Obama ?" ; c'est dit avec un soupir.
 
Arrive enfin Robert Ménard. Un nouveau grief est lancé contre lui d'entrée, et il reviendra en radotage tant que Ménard sera présent :
"Ce livre est écrit avec Emmanuelle Duverger ; on a essayé de l'inviter elle n'est pas venue" "On a lancé l'invitation à votre femme."
 
Que répondre, quand on est présent, au reproche qu'une absente soit absente ? Ménard n'est pas au courant de la supposée invitation :
"Je ne sais pas elle ne m'en a pas directement parlé ...Je vous réponds à cette heure ci elle emmène nos enfants à l'école.
 
On rappelle la petite phrase sur la peine de mort.
Ménard tente de parler de sa présence ce week-end au salon de l'UOIF au Bourget, qui a rassemblé de 100 à 150 000 personnes, et qui était donc un événement important. Mais les animateurs refusent de parler du fond de ce congrès et partent encore dans le procès d'intention, auquel Ménard répond du tac au tac :
"-Et beaucoup de promo pour la sortie de votre livre.
-C'est ce que je vous ai dit : beaucoup de promo."
 
Et ça repart :
"C'est un bouquin qui a demandé énormémént de travail : 31 pages"
"Est-ce que vous vous définissez comme polémiste, comme provocateur ou encore comme journaliste ?"
 
Heureusement, Ménard a de la répartie :
"Comme militant ; c'est un joli mot ; je milite depuis 25 ans pour la liberté d'expression."
 
Nos policiers de la pensée sont assez conscients de ce qu'ils sont :
"Robert Ménard est avec nous on va tenter de lui faire avouer ...."
Et, encore une fois, nos radoteurs reviennent sur sa femme :
" -... sa femme qui ne peut pas être là parce qu'elle doit emmener les enfants à l'école ...
-Vous allez le repéter combien de fois ?
-Assez de fois on est ensemble jusqu'à 9 heures."
 
Interruption pour une "séquence humour", enfin ça voudrait être de l'humour.
 
L'animateur annonce :
"Un sketch, une alerte collabo qui fera plaisir à Robert"
 
Le sketch consiste en ce qu'une voix nazillarde, supposée imiter les émissions de radio des années 40, "dénonce" la présence d'une femme en burqa, accusée d'être terroriste, et qui se révêle être la femme d'un riche émir.
 
Conclusion :
"Bienvenue en France Madame ; mais restez quand même vigilants chers Français de souche."
 
Tant qu'à faire, ils ne se contentent pas de lyncher Ménard. Ils insultent la France et les Français de souche.
 
Ménard essaie de revenir sur le congrès du Bourget ; il se plaint que cet événement important ait été peu couvert par la presse : il y avait peu ou pas de journalistes. Cette hésitation entre peu ou pas est relevée par le policier de la pensée et montée en épingle au fil de plusieurs répliques :
"Il y a une différence entre peu et pas."
 
La encore, Ménard sait répondre :
"Comment vous le savez ? vous y étiez , y avait des gens du mouv ?"
 
Un flash info interrompt l'émission. Ménard en profite pour envoyer un sms à sa femme, qui répond n'avoir pas été invitée. L'animateur le prend de haut
"Vous savez comment on appelle ça, Robert Ménard ? Un mensonge"
 
Et l'équipe de se soutenir. C'est un certain Samir qui assure que "J'ai eu votre femme hier" ... euh ... enfin non, la semaine derniere ; enfin non ... c'est l'attaché de presse qui a répondu. Ces hésitations ne diminuent en rien leur arrogance et leurs insinuations de mensonge à l'égard de Ménard.
 
Comme ni la femme de Ménard ni l'attaché de presse ne sont là, on tourne en rond.
 
Nouvelle insinuation de l'animateur, qui veut "juste préciser à nos auditeurs que vous n'êtes pas un militant du Front National."
 
Que répondre à cela ? Ménard décide de partir :
"Ecoutez Je ne sais pas si je vais rester ça ; ça n'a pas beaucoup d'interêt"
En effet.
 
Les animateurs le prennent de haut :
"Ne menacez pas ... Robert Ménard, vous voulez partir, sortez."
 
Et toujours le même leit-motif :
"Passez le bonjour à votre femme."
 
On ne saura toujours pas ce que notre équipe de roquets veut prouver à propos de la femme de Ménard.
 
Une fois Ménard sorti, nos braves à trois poils se sentent encore plus à l'aise pour lyncher l'absent :
"Robert Menard a quitté le studio en direct il était tout tremblotant"
 
Ils se congratulent :
" -Il a tenu 20 minutes
- Même pas."
 
Nous rappelons que cette opération de lynchage a eu lieu sur une radio du service public et que les joyeux flics de la pensée sont payés avec nos impôts.
 

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