Magazines féminins..... !?
par Manuel M. Martin
mardi 20 février 2007
Les lecteurs de cette chronique ne seront sans doute pas étonnés par son contenu mais je ne crois pas qu’il puisse en être de même pour les lectrices...
Avant toute chose, plantons le décor, voilà le sujet du jour :
Plus précisément cette page :
Entrons à présent dans le détail :
Il me faut vous confier que je lis la plupart des revues de ma femme car elles « finissent » toutes, un jour ou l’autre, dans ces lieux que nous fréquentons en solitaire et dans lesquels nous disposons de plus ou moins de temps à occuper...
Ces lectures me laissent souvent songeur dans la mesure où je cherche encore l’intérêt qu’il peut y avoir à photographier inlassablement des habits, des produits de maquillage, des « accessoires » sans parler des dizaines de milliers de pages consacrées à des régimes tous plus miraculeux et rapides les uns que les autres !?
Caricatural ? Réducteur ?
Mon épouse me répond invariablement qu’elle ne voit pas l’intérêt qu’il peut y avoir à photographier des motos ou des voitures qui se ressemblent toutes, sans parler des dizaines de milliers de pages consacrées à des caractéristiques techniques dont elle se fiche éperdument.
1 partout, la balle au centre...
Malgré cela, j’ai poursuivi sans défaillir ma lecture « libératoire » en m’interrogeant sur l’intérêt qu’il y a a... jusqu’à un séjour récent qui m’a permis de m’atteler au numéro du mois de Mars de Marie Claire, parcouru sans état d’âme jusqu’à la page 230 qui vous a été présentée en introduction.
Que peut-elle bien avoir de particulier ?
Afin de vous éclairer, la partie incriminée a été « rougie » :
Il ne s’agit bien évidemment pas de la « beauté naturelle de Monika Kubacka » à qui je souhaite un avenir radieux mais de cette incroyable saillie :
« Une démonstration qui vaut pour toutes : un peu d’imagination, beaucoup de style et toutes les audaces permettant à chacune d’entre nous de s’improviser soi-même... et tant d’autres ! »
On peut donc, en 2007, librement soutenir dans un journal féminin de référence qu’il semble y avoir de la jubilation à « s’improviser soi-même », point d’exclamation compris.
Je confesse mon atterrement, l’adverbe « librement » de la phrase précédente n’ayant pas été choisi au hasard car j’imaginais la femme occidentale du XXIème siècle comme un être humain en marche consciente sur le chemin de son accomplissement depuis son enfance, peut-être pour certaines seulement depuis leur adolescence, voire leur âge adulte pour d’autres mais découvrir qu’à la trentaine ou quarantaine, elles s’identifieraient avec cette phrase :
« ...permettant à chacune d’entre nous de s’improviser soi-même... »
m’a stupéfait !
J’avoue avoir regardé ma belle d’un air suspicieux pendant quelques minutes. Quoi ! 8 années d’Université, une spécialisation plurifacultaire en neurosciences cognitives, d’éminentes responsabilités, tout ça pour acheter une revue qui prône « l’improvisation de soi-même » !
En paraphrasant Cyrano, il faudrait dire :
Ah non, c’est un peu court Madame, que n’avez-vous parlé de votre âme...
Mais mon nez n’a pas la longueur idoine et le séjour aux W.C. se termine, alors...
En conclusion, voici quelques intéressants commentaires féminins suite à la parution de cette chronique sur mon blog :
Florence :
Oui c’est vrai ce genre de phrase est un peu débile !
Je lis presque beaucoup de magazines féminins, c’est un peu une drogue parce que parfois je ne supporte plus de les lire, c’est très formaté, un peu toujours le même style.
Simone :
Vais-je "m’improviser" en femme fatale...ou ...en lolita fanée... ou... ?
Cette chronique m’amuse beaucoup, et pourtant vous avez raison de poser des questions sur la femme du xxI ème siècle.Si celle-ci est une femme "improvisée",je suis très inquiète pour l’avenir !
Léa :
Je suis partagée parce que comme la majorité des femmes, je lis ces magazines régulièrement et je les apprécie ! D’un autre côté, lorsque je parcours votre chronique, je suis bien obligée d’admettre que nous sommes prises pour des écervelées... (Ce que je suis sûre que nous ne sommes pourtant pas).
Le plus simple serait que vous choisissiez un autre sujet, la prochaine fois !
Mais j’ai beaucoup ri
Inès :
Je lis Marie Claire depuis presque 20 ans, et je dois dire que depuis que Mme Tina Kieffer en est devenue rédactrice en chef, la qualité a dégringolé, et le magazine est devenu un manuel de la parfaite bimbo écervelée. A l’image de Mme Kieffer, qui sévissait auparavant à Cosmopolitan, porte-drapeau de la celibataire de 35 ans prête à tout pour choper un mec.
Régulièrement je peste contre ce genre d’article, et puis je continue quand même à l’acheter car il reste à la rédaction de MC quelques journalistes de l’ancien temps qui font des reportages qui valent vraiment la peine d’être lus, sur des causes qui valent la peine d’être soutenues, comme celui sur la scolarisation des filles.
Votre point de vue masculin est réjouissant !
Chers lectrices, chers lecteurs, à présent à vous de vous exprimer...