Manifestations anti-CPE : le service public audiovisuel a-t-il un parti pris ?

par Eric
lundi 20 mars 2006

CPE démocratie liberté d’expression, droit à l’information et service public de l’audiovisuel... Travaux pratiques à la portée de tous.

Un article sur le CPE évoque l’idée que de petites minorités activistes, intermittents du spectacle, fonctionnaires ou néo-fonctionnaires, etc., mobilisent des étudiants et lycéens toujours prêts à se promener au lieu d’aller en cours.

Nous le ressentons tous intuitivement. Il suffit de suivre une de ces manifestations.

Quand on se demande qui paie les tracts, les billets de trains, la logistique, il est assez facile de remonter à la source. Par exemple, les photocopieuses de la CFDT tournent à plein régime, quand ce ne sont pas celles des services publics.

Mais tout cela resterait de l’ordre de la rumeur. Il existe un moyen simple de découvrir la réalité des prétendus mouvement sociaux. On peut facilement regarder les journaux télévisés du service public, sur Internet, partout dans le monde. La joie des journalistes au décompte des manifestants, leurs partis pris évidents, sont traditionnels et ne nous surprennent plus.

Mais il y a pire. On ne nous explique jamais qui organise, qui paie, qui est derrière.

En revanche, on a toujours droit à des interviews de « jeunes », de parents d’élèves », manifestants de base justement indignés par la politique rétrograde du gouvernement.

Vous avez sans doute remarqué que, depuis Isabelle Thomas, on choisi en général des filles, jolies, toujours très branchées, et avec des discours remarquablement balisés. Des vrais pro.

On ne nous dit pas d’où elles sortent, qui elles sont, ce qu’elles représentent.

Alors voici l’exercice pratique : vous prenez les noms des « interviewés de base » et vous faites une recherche sur Internet.

Exemple concret : Journal de 20h du 18 mars 2006 France 2, interview au hasard dans la rue dans une manifestation à Bordeaux :

Nadine Villiers : présentée comme une parent d’élève, est en réalité conseillère municipale non loin de Sainte-Foy-La-Grande... fonctionnaire et active politiquement !

Bon pourquoi pas, après tout, ce sont les gens engagés qui s’expriment.

Ensuite, toujours à Bordeaux : « une lycéenne », Pauline Moszkowski ; sur le Net, on la retrouve sur différents sites depuis quelques années, signant par exemple la pétition pour l’abrogation de la loi du 4 février 2005, etc., ou l’appel sur les événements du 8 mars

Ce n’est pas "une" lycéenne, c’est une militante politique engagée, formée, qui n’a aucune inquiétude à avoir en matière de CPE, vu ses relations politiques. A nouveau, pourquoi pas.

Manifestation à Paris, « un étudiant » : Brice Tabeling. A voir les mentions de son nom, il apparaît plus comme un intermittent du spectacle de l’Université que comme un étudiant de base. Mais ce n’est pas le plus intéressant

Après tout, le journaliste n’a pas nécessairement Internet sous la main pour savoir à qui il parle.

Mais on retrouve Brice, aux côtés de Pauline, comme signataire de l’appel sur les événements du 8 mars 2005, etc., sur le même site Internet.

Il manquerait le nom des deux journalistes qui ont fait les reportages à Paris et à Bordeaux. On les retrouverait sans doute également sur la liste, j’imagine.

Il est difficile de croire qu’il n’y a qu’un hasard dans ce type de coïncidence.

Il est difficile de ne pas se demander si les journalistes du service public ne tomberaient pas sous le coup de leur déontologie professionnelle pour désinformation, mensonge par omission, si nous étions dans un Etat démocratique, par exemple aux Etats-Unis où la presse est tenue à quelques règles d’honnêteté.

Si notre service public travaille la main dans la main avec certains organisateurs de certaines manifs, il serait souhaitable qu’ils nous en informent, par souci d’objectivité.

Qui fait quoi, qui paie quoi, qui est copain avec qui, quels sont les buts des uns et des autres ? Si nos médias ne nous informent pas, il reste possible de s’informer par soi-même.

Je serais vivement intéressé par les trouvailles du même ordre que pourraient faire les uns et les autres et par la possibilité de diffuser largement ces informations dans un but de « transparence démocratique et citoyenne. »


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