Médias et idéologie

par jlhuss
lundi 9 juillet 2012

A distance d’une échéance politique essentielle des enquêtes d’opinion essayent d’analyser l’événement, en décortiquent certains aspects laissés dans l’ombre aux moments les plus « chauds »

Une enquête en apparence très sérieuse montre que 75 % des journalistes de notre pays ont finalement voté François Hollande au 2ème tour de la présidentielle après des petits « détours » à l’occasion du premier tour chez Mélenchon ou les Verts. Le score est ainsi très significatif.

En dépit de cette écrasante attirance, les journalistes influent-t-il sur la ligne éditoriale des médias pour lesquels ils travaillent ? 90% des journalistes interrogés se sentent "indépendants" dans leur métier, 61% estiment que leurs confrères le sont à l'égard des responsables politiques et 54% envers les puissances économiques et financières.

Pourquoi cet engouement si perceptible et ce sentiment d'impartialité ?

Il y a quelque part un retrait réflexe des médias confrontés aux « odeurs » putrides de ce qu'ils nomment populisme ; en fait du peuple. Les hommes et femmes de presse ont les narines très sensibles et usent abondamment du « déodorant » et de la pince à linge pour se protéger de ce qu’ils sentent monter d’un peuple qui leur fait peur, d’une France qu’ils redoutent et cependant « réelle » Ainsi les Zemmour, Ménard, doivent être promptement condamnés pour « pacte » avec l’ennemi de l’intérieur. Ils le font au nom d’une philosophie, d’une idéologie. Est-ce bien cela qui leur est demandé ? Le rôle du journaliste est-il de dénoncer ou d’informer ?

Le réel est forcément complexe, difficile à cerner. L’idéologie militante et dénonciatrice est plus simple, manichéenne et sans nuances.

Les journalistes se retrouvent ainsi au centre du système social, du triangle qui assure aujourd’hui le vrai pouvoir : l’argent, les médias et une réputation de gauche. Au temps des socialismes utopiques, l’idéologie était reléguée dans les banlieues ouvrières, là ou se pratiquait la lutte des classes ; elles occupent aujourd'hui essentiellement les "beaux quartiers"

La Nation, l'appartenance à une culture sont des sujets qui deviennent souvent "sulfureux" à l'aune de cette idéologie dominante. Par exemple, l’immigration, le supposé racisme poseraient-ils un vrai problème si l’idéologie n’avait pas opéré une cristallisation dessus ; si sur ces sujets, une partie majeure de la classe dirigeante n’avait, par idéologie, fait sécession du peuple ?

Il faut comprendre que cet isolement ne fait qu'accroître la rage des incompris et quelquefois des attitudes complètement réfractaires à toutes les évolutions de la pensée. A contrario quand le peuple sent qu'en haut lieu les sentiments qu'il éprouve sont acceptés et non immédiatement cloués au pilori, il se met à accepter les différences.

Ensuite, pour la grande masse des médias, une fois l’idéologie installée dans son impérium, le reste suit : souvent par esprit grégaire et simple carriérisme. Le divorce avec le peuple est alors complètement consommé.

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