Patrons et politiques peuvent museler les médias, l’information restera en ligne

par chouingmedia
mardi 29 juin 2010

Guillon, Porte, et sans doute quelques autres qui ne font pas dans la dentelle. En les virant, les patrons de radios espèrent mettre un couvercle sur leur humour corrosif, heureux de défendre les modestes vertus de leurs redactions.
Il y a, dans ces décisions, une dimension que ces patrons et les éventuels politiques impliqués oublient totalement. Ces humoristes n’ont absolument pas besoin de radio, de télé ou de tribune dans les journaux pour répandre leurs éditos.

Une bonne présence en ligne, entre des vidéos sur dailymotion ou YouTube, un éventuel blog bien foutu et des relais faciles via les réseaux sociaux, et voilà que la diffusion de leurs idées, ô combien subversives selon certains, est assurée.


Certes, ils ne vont pas en vivre. Mais l’esprit sera respecté, et la liberté d’expression garantie.

Il est d’ailleurs amusant de constater qu’aujourd’hui, la vraie liberté d’expression se trouve en ligne et non plus dans les médias. Sont-ils définitivement devenus des institutions sans intérêt ? Fin d’une époque ? 

On ne dira pas ici que les prochaines élections se joueront sur le web, ce serait largement exagéré.
Par contre, on affirme sans trop de difficulté que le paysage médiatique français sera radicalement différent dans 3 ans de ce qu’il était en 2007.

Evidemment, le web apporte son lot de nouveaux usages, mais il est loin d’être l’unique changement en cours. Plusieurs constatations contredisent les stratégies (réelles ou supposées) du gouvernement et de Nicolas Sarkozy.

Un dernier élément vient clore et conclure cette liste. Frédéric Filloux a raison (même si son titre est un peu survendu...) quand il écrit que Sarkozy a acheté la presse. Mais ce que ne soulève pas Frédéric, c’est qu’acheter la presse, ce n’est plus acheter "toute" l’influence. La presse d’informations est confrontée à une montée en puissance de mouvements d’idées bien plus libres et agiles, notamment grâce à leur utilisation du web.

La sensation - parce que cela reste une sensation pour le moment - qui monte doucement est que les média sont devenus des institutions fragilisées. Partant, ceux qui considèrent qu’elles sont les uniques relais d’opinions se trompent sur les lieux de partage de l’information.


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