Pouvoir des médias, atout ou danger de la démocratie ?

par bbfoque
samedi 7 janvier 2006

Comme vous le savez, le mot « démocratie » désigne un régime politique dans lequel le pouvoir appartient au peuple, c’est-à-dire dans lequel le peuple est souverain. Et actuellement, nous vivons dans un monde démocratique saturé d’information. Nous sommes en effet sans cesse assaillis par toutes sortes d’informations à travers les médias, tels que la télévision, la radio... Mais alors, jusqu’où peut aller le pouvoir des médias ? Représentent-ils un atout ou un danger pour la démocratie ?

Les médias tels que la presse écrite, la télévision, la radio, ou encore Internet, prouvent tous les jours que la liberté d’expression est bel et bien réelle. Mais ce monde médiatisé qu’est le nôtre reflète bien à quel point il est difficile de s’exprimer, de transmettre et de comprendre l’information.

Nous sommes en l’occurrence dans un pays, la France, qui permet une grande liberté d’expression. Nous le voyons à travers la presse écrite, par exemple, dans laquelle la diversité des opinions des journalistes peut se manifester. Et ce n’est pas le cas dans tous les pays !

Dans tous les cas, notre démocratie nous permet bien des choses.

A la télévision, par exemple, nous pouvons regarder sans état d’âme l’émission « Les Guignols de l’info » (Canal plus), qui présente de façon humoristique et dérisoire la vie (reprise de faits d’actualité) de nos politiciens.

Grâce aux différents médias existants, nous pouvons donc nous informer et nous faire notre propre opinion sur tel ou tel sujet, aussi bien au sujet de la vie politique que dans tout autre domaine.

L’information n’a plus de frontière, nous pouvons donc sans cesse enrichir notre savoir et réagir. Mais l’information peut parfois être diffusée de façon néfaste. Cette fameuse expression : « Trop d’information tue l’information » peut parfois dire vrai.

Internet a développé, de façon massive, la désinformation.

Et la disparition d’un journal, par exemple, peut engendrer un mauvais fonctionnement de la démocratie. De plus, les médias ne risquent-ils pas d’influencer l’information et de faciliter toutes formes de manipulation ?

Actuellement, en France, nous pouvons dire que la démocratie est en crise. Le nombre d’abstentions lors des votes illustre bien ce problème. « Les absents ont toujours tort ».

Les hommes sont de plus en plus individualistes, et la notion de « peuple » tend à disparaître. Phénomène corollaire ou pas, les médias, qui étaient jusqu’alors des lieux de liberté, ont désormais le pouvoir de manipuler.

En effet, de nouvelles techniques de persuasion sont utilisées à travers les médias. Nous pouvons citer l’exemple de la rhétorique médiatique des hommes politiques, qui est celle de l’émotion, du direct, de l’expérience et du témoignage, bien plus que celle de l’analyse et du raisonnement.

L’important, c’est le contact, comme le confirme Régis Debray dans sa phrase : « La relation l’emporte sur le contenu, et l’énonciation compte plus que l’énoncé ».

Les médias ont une influence sur le peuple, sur l’opinion publique.

Alors qu’autrefois, l’électeur s’informait uniquement par la lecture des journaux, les outils actuels de communication instituent une sorte de suffrage instantané, puisque l’auditeur intervient à l’antenne pour donner son avis, et que le téléspectateur est invité à des émissions de débats politiques.

L’interaction gouvernants/gouvernés s’établit quasiment en temps réel, et favorise le dialogue entre les élus et les citoyens. Malheureusement, cette manipulation peut produire un effet de propagande, qui prive de liberté les individus qui y sont soumis.

Selon la définition de Guy Durandin, la propagande a pour but d’exercer une influence sur les personnes : « soit pour les faire agir dans un sens donné [...], soit au contraire, pour les rendre positifs et les dissuader de s’opposer à certaines actions menées par le pouvoir... ».

Dans ce cas, les médias peuvent avoir un rôle très dangereux. Ces méthodes sont aussi appelées « bourrage de crâne ».

Les médias sont d’autant plus nocifs qu’ils peuvent aussi induire en erreur. Un épisode fameux illustre parfaitement ce fait : en 1938, à la radio CBS, lors d’une émission intitulée « L’invasion martienne », Orson Welles, le célèbre réalisateur de cinéma, déclenche un vent de panique chez certains auditeurs, persuadés de l’imminence de la venue des Martiens sur Terre.

Le but de la propagande est donc bien de répandre des informations de telle manière que le récepteur à la fois l’agrée et soit dans l’incapacité de faire un autre choix à son sujet.

Il existe d’ailleurs, pour faciliter cette persuasion, d’après Jean-Marie Domenach, divers procédés pour diffuser une information : l’utilisation de slogans, le fait d’oublier volontairement certains détails, et d’en grossir d’autres, de dénaturer certains faits, la répétition inlassable des idées principales... Il s’agit aussi de créer l’illusion d’une unanimité, et il ne faut pas oublier non plus la volonté d’uniformisation, de conformisme, autant d’éléments nécessaires à une bonne propagande.

Les termes « pouvoir des médias » et « démocratie » sont donc des termes qui sont ambigus lorsqu’ils sont associés. Les médias ont en effet un pouvoir tel qu’il peut parfois tuer la démocratie. Les médias qui avaient, à l’origine, le pouvoir de transmettre de l’information, ont évolué. Ils peuvent non seulement diffuser de l’information, mais aussi la masquer, ou la modifier.

Il faut donc se méfier ! Le média a une présence telle qu’on pourrait le comparer à un membre de notre famille, mais il ne faut pas lui faire confiance, comme s’il s’agissait d’un individu à part entière.

L’information est diffusée en masse, et il faut savoir la sélectionner. Attention à vous !


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