Quand un « Rosbif » se moque des « Yankees » et valorise, avec humour, l’inefficacité française

par menou69
mardi 15 octobre 2013

Le "shutdown" a fait fermer les cimetières américains de Normandie, ce qui met en cause l'efficacité américaine selon un blogueur anglais

J'ai découvert un article publié dans le Daily Telegraph par un blogueur anglais expatrié en France depuis 20 ans, qui nous donne sa vision des conséquences du "shutdown" américain, que j'ai trouvé amusant et que j'ai voulu vous faire partager.

Sous le titre "The French threaten to shut down, but they never do", ce qui se traduit dans notre langue par "Les Français ne mettent pas leur pays en panne, eux" ce blogueur expatrié du nom de Stephen Clarke, a donc rédigé dans le quotidien britannique une analyse d'un humour très british de cette paralysie budgétaire qui a fait fermer les cimetières américains en Normandie brisant le mythe de l'efficacité américaine et se demandant si la France n'est pas plus performante que les États-Unis !

Tout d'abord, bien entendu, il revient sur la position que le Général de Gaulle avait pris dans les années soixante. Il souligne l'anti-américanisme du Général qui selon lui était à son paroxisme, quand il a affirmé son indépendance en retirant ses forces armées du commandement intégré de l’OTAN tout en s’efforçant de débarrasser la France de la présence militaire étrangère qui était là dans un rôle défensif depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En précisant que Charles de Gaulle n’a jamais répugné à taper sur les yankees. (Sauf, bien sûr, quand ça l’arrangeait d’être gentil avec l’Amérique rien que pour embêter les Rosbifs.)

Stephen Clarke nous remet en mémoire la décision du "Général" d'appeler Lyndon B. Johnson en 1966 pour lui dire que tous les soldats américains devaient quitter, au plus vite, le sol français auquel l'assistant du président américain, Dean Rusk, avait répliqué "Est-ce que cela implique ceux qui y sont enterrés ?"

Mais, "le Général* n'avait nullement l’intention de procéder à une horrible exhumation de masse des soldats yankees morts pour sauver l'Europe. Or, si Charles de Gaulle était encore vivant ce 1er octobre 2013, il aurait pu, selon le blogueur anglais, en avoir l'occasion.

Il nous dit qu'à partir de ce 1er octobre, du fait de la paralysie du gouvernement fédéral américain, il n'y a plus d'argent pour financer l'ouverture et l'entretien des cimetières militaires américains en France. Depuis cette date, la célèbre forêt de croix blanches de Colleville-sur-Mer, derrière Omaha Beach en Normandie est restée inaccessible au public. Les touristes et leurs guides ont dû rebrousser chemin.

Il est heureux, toujours selon lui, que la France ai cédé le terrain aux Américains définitivement sans aucune contrepartie. Personne n'oserait imaginer que les Français pourraient se montrer ingrats, et fort peu diplomates, au point de venir déterrer les GIs. Mais, comme il dit, on peut se demander ce qui pourrait bien se passer si cette absence de financement s'installait dans la durée.

D'où sa suggestion, d'imaginer qu'il se pourrait qu'il y ait des volontaires, ou bien que le France elle-même se sentirait obligée d'intervenir dans l'entretien des 9 387 sépultures. Il ajoute, en clin d'oeil, que comme il fallait s'y attendre, la presse française a enquêté auprès d'un restaurateur de Colleville qui se plaignait du fait de l'arrêt des activités administratives fédérales qui allait faire du tort à son commercie si les touristes s'abstenaient de venir. Stephen Clarke qualifie cet article de populisme journalistique !

Il ajoute que le journaliste aurait pu également s'adresser à un commerce local de tondeuses à gazon, dont le patron pourrait déclarer que moins on tondait le gazon du cimetière, plus cela aurait un impact néfaste sur l'emploi de la région, sans parler de l'invasion massive de limaces !
Qualifiant l'article du journal comme étant une pure bêtise.

Selon lui la grande nouvelle est que finalement l'Amérique est capable de laisser ses problèmes budgétaires avoir de graves répercussions sur un domaine très symbolique pour ce pays. Washington a publiquement abandonné ses héros de guerre. Il dit que l'on peut penser ce que l'on veut de la France, mais que même au beau milieu d'une énorme "crise", cette dernière veille à ce que l'essentiel fonctionne, tant sur le plan symbolique que pratique !

Il déclare que tout ce que les gouvernements français semblent faire, c'est de menacer d'imposer des réductions futures, d'augmenter les impôts et de repousser l'âge de la retraite. Ce "shutdown" fait mentir le vieux cliché, dont les Français sont les premiers à croire, que les États-Unis sont le pays de l'efficacité non-stop, dans lequel personne ne prend des vacances, et où tout le monde n'a d'autre souci que de produire plus que toutes les autres économie dans le monde.

Stephen Clarke nous dit : "et bien non, quand les choses se gâtent, le gouvernement américain se contente de tout arrêter, et des hordes de gens se retrouvent en congés sans solde pour une durée indéterminée".

Avec son humour très british alors il décrit notre pays : "Il y a en France des gens qui font tout leur possible pour mettre le pays à genoux. Il y a des fonctionnaires qui se servent des grèves comme d'un moyen de pression dans la lutte contre les réductions budgétaires annoncées. Ceux-ci incitent, régulièrement, leurs collègues à quitter leurs salles de classes, leurs guichets, leurs centres de tri et autres, afin que tout le monde soit contraint de se passer d’administration pendant quelques jours. Mais en règle générale, ces appels restent plutôt sans effet (lol !). C'est le revers "positif" de l'inefficacité supposée des Français, ils se montrent moins empressés quand il s'agit de mettre le pays en panne."

Il ajoute que ces tentatives de paralysie françaises ont quelque chose de différent, (sous-entendu du "shutdown" américain). Elles ne sont pas dues à des politiciens qui n'arrivent pas à se mettre d’accord sur le prix à payer pour les services de la nation. Ce sont des arrêts décidés par le peuple pour le peuple. C'est plus démocratiques !

Par conséquent, toujours selon le blogueur, même la démocratie américaine, prétendument modèle, est à la remorque de la France dans ce domaine. Symboliquement, la Statue de la Liberté est fermée elle aussi. Ce qui peut se traduire comme message de la classe politique américaine à ses citoyens : vous vivez dans le pays de la liberté, mais celle-ci est trop chère. Tout comme votre santé qui est d'ailleurs à l'origine de la paralysie.

Il nous cite les propos d'un ami américain qui lui disait comment, après avoir obtenu son doctorat, il avait accepté un emploi à plein temps dans un centre de tri dans le seul but d'obtenir une couverture médicale qui lui permettrait de se faire opérer d'un cancer. Il ajoute que cela fait maintenant vingt ans qu'il vit en France, et que depuis qu'il est arrivé, le gouvernement n'a cessé de dire qu'il n'avait pas les moyens de payer son généreux système de santé.

Il précise que n'empêche le gouvernement français continue de le payer, et d'ajouter : "C'est pour ça que je dis toujours à mes amis français qu'ils ont beau se plaindre, ce qui est chez eux un passe-temps national, ils ne savent vraiment pas à quel point ils ont de la chance. Aux États-Unis, quand le gouvernement arrête tout, c’est pour de bon, et il viendra même vous traquer jusque dans la tombe." !

 

Je vous invite, tout du moins ceux qui pratiquent l'anglais, à lire dans sa langue le truculent post de Stephen Clarke dans le "Daily Telegraph",

Bonne lecture !

 


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