Qui sont les lecteurs d’AgoraVox ?
par Arthur
vendredi 12 janvier 2007
Interrogeons-nous sur les lecteurs d’AgoraVox. Qui sommes-nous ? Peut-on parler d’audience, dans le cas d’AgoraVox ?
J’ai décidé d’écrire sur ce sujet et donc de faire appel à la communauté pour me permettre de répondre à cette question. Je pourrais poser la question : qui sommes-nous ? À force de consommer de l’info « agora », j’ai pu me rendre compte qu’il était difficile de situer politiquement les lecteurs. J’ai pu par exemple constater que mon article assez critique envers le Front national avait suscité des réactions variables. Une chose semble néanmoins rassembler les agoralecteurs : une position critique éclairée envers les médias traditionnels. Un sentiment, un besoin d’aller chercher une info différente nous a certainement tous fait découvrir l’Agora. Comment avons-nous surfé soudainement sur cette nouvelle vague ? Un clic « média citoyen » sur Google (c’est mon cas), un lien au beau milieu de la blogosphère, le bouche à oreille ? Je vous pose ces questions. Y a-t-il quelque chose qui nous réunisse tous ?
Voilà pour la première étape, mais il faut également aborder un aspect bien particulier du public d’AgoraVox, qui grâce au support sur lequel il s’informe, a la possibilité de s’exprimer, d’interagir avec les producteurs de l’information, sans système de filtrage. On parle donc d’audience participative.
Le premier degré de participation est la notation sur l’aspect « intéressant » d’un article. Cette première étape révèle déjà, à mon sens, quels différents types d’audience on peut rencontrer.
Dans cette position d’évaluateur, plusieurs attitudes sont possibles.
Premièrement, le lecteur, séparé de toute attache affective, politique et subjective, détermine objectivement si l’article, si le contenu même de l’article s’écarte de ses opinions personnelles ; c’est intéressant. On peut parler ici d’une audience "progressiste" qui vise à évaluer l’apport informationnel d’un contenu.
Deuxièmement, le lecteur, est un être humain (lol), il ne peut être objectif et pose son évaluation en fonction de ses opinions. Si le lecteur est d’accord avec le fond de l’article, il vote positivement, et inversement. Il s’agit là d’une audience classique, d’une audience d’opinion.
Troisièmement, l’évaluateur est marqué politiquement, il ne souhaite donner des bons points qu’à ceux qui défendent ses idées et tentent d’exprimer son propre désaccord à ses opposants. Il n’a pas besoin de lire un article entièrement, il vit dans un monde politisé et cherche avant tout savoir à quel camp appartient le rédacteur.
Dans le cadre des commentaires, il s’agit d’une audience participative productive, on s’écarte de plus en plus du concept même d’audience. On y retrouve les mêmes caractères que ceux illustrés précédemment : progressiste (fait avancer le débat), engagé (émet un jugement) ; une audience purement critique proche de celle d’opinion quand le lecteur n’a tendance à réagir que pour exprimer son désaccord (Demian West, lol), une audience participative productive militante quand il signale son désaccord partisan ou son approbation.
Le dernier degré participatif consiste à évaluer les commentaires eux-mêmes, à les noter, à réagir. On se rend compte que la lecture d’analyse classique audience-média s’efface. Le commentaire est un contenu rédigé par un lecteur, sur lequel réagissent d’autres lecteur. Nous sommes donc dans une spirale de la réactivité où le lecteur devient, de ce fait, en permanence, rédacteur.
Merci pour votre participation « constructive ».