Qui veut la peau de Jean-Pierre Elkabbach ?
par Mehdi
jeudi 1er mai 2008
Les temps sont durs pour celui qui, pendant longtemps, a été l’un des piliers journalistiques du paysage audiovisuel français ! L’annonce de la (fausse !) mort de Pascal Sevran sur son antenne le 21 avril est à l’origine d’un déchaînement assez inhabituel dans la profession.
Celui qui, paradoxalement, venait de créer un comité d’éthique à Europe 1 pour contrôler les fausses rumeurs qui circulent sur Internet, fait en effet les frais de son empressement journalistique : on n’exige pas impunément de sa rédaction qu’elle annonce la mort d’un vivant, fût-il Pascal Sevran !
- Ses collaborateurs le lâchent
Pour se couvrir, le président d’Europe 1 avait initialement parlé d’une « erreur collective » impliquant la rédaction de la radio. Ce qui a, on le comprend, profondément agacé la Société des rédacteurs d’Europe 1 qui s’est exprimée en ces termes dans un communiqué du 22 avril dernier :
Il apparaît que lui seul a été le donneur d’ordre. Il a transmis l’information et ordonné qu’on la diffuse [...] La Société des rédacteurs exprime sa solidarité avec les journalistes qui étaient en première ligne au moment de l’annonce. Elle apporte son soutien à ceux sur lesquels le président d’Europe 1 a tenté de se défausser.
- Ses confrères le raillent
Déjà régulièrement raillé depuis les élections présidentielles, où sa proximité avec Jean-Luc Lagardère, propriétaire d’Europe 1 et proche de Sarkozy, lui valait quelques critiques de la part de ses confrères, Elkabbach a fait l’objet d’une caricature assez sévère de Plantu (voir ci-contre et cliquez pour agrandir) en une du Monde (édition du mardi 29 avril).
Elkabbach se saisissait de son droit de réponse aujourd’hui dans Le Monde :
J’aime la caricature parce qu’elle est une incarnation de la liberté (...). Mais là, après avoir découvert le dessin de Plantu à la une du Monde, je dis non. Moi, assimilé - puis identifié - à Oussama Ben Laden, à un chef terroriste, à un assassin, au responsable de tant d’attentats, de morts, de souffrances ? Non, vraiment, non. Je suis choqué. Je suis indigné, je suis révulsé ! Ce n’est pas un raccourci, c’est un court-circuit - aux relents d’ailleurs bien ambigus. Ce n’est pas une caricature, c’est une calomnie. Ce n’est pas une injustice ; c’est une insulte. Je ne l’accepte pas !
- Le CSA veut l’interroger
Et le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel en rajoute une couche en demandant à l’intéressé de s’expliquer sur cette malheureuse affaire. Convoqué le 6 mai prochain, Elkabbach a précisé qu’il avait :
envie d’être entendu pour expliquer une fois pour toutes l’affaire Pascal Sevran et son environnement.
- Sa direction restera-t-elle longtemps de marbre ?