Roselmack plébiscité, PPDA retraité ?

par Olivier Bonnet
jeudi 24 août 2006

81 % des Français souhaitent qu’Harry Roselmack, le remplaçant estival de Patrick Poivre d’Arvor, continue à présenter le 20 heures de TF1 : le journaliste antillais semble faire l’unanimité en sa faveur ! C’est en tout cas l’indication donnée par un sondage CSA qui paraît ce matin dans Le Parisien/Aujourd’hui en France.

On peut certes toujours gloser sur la valeur des sondages et objecter que la formulation "81 % des Français" inclut malgré eux ceux qui n’ont pas la télé ou n’ont jamais regardé le journal de Roselmack. Mais tout de même : la nouvelle apparaît comme réconfortante, venant démentir ceux qui pronostiquaient un rejet du présentateur noir par des téléspectateurs racistes. 75 % des personnes interrogées se déclarent en effet satisfaites de sa prestation, contre 4 % seulement d’insatisfaites, 26% ne se prononçant pas. Remarquons au passage que les partisans de son maintien à l’antenne sont plus nombreux que ceux qui disent l’apprécier !

Quoi qu’il en soit, ce plébiscite sonne comme un désaveu en creux de Patrick Poivre d’Arvor, qui reprendra son fauteuil vendredi prochain. Rappelons que PPDA a débuté en tant que présentateur de la grand-messe en 1976 sur l’Antenne 2 de l’époque, rôle qu’il assumera jusqu’en 1983, avant de rejoindre TF1 lors de sa privatisation en 1987 pour ne plus jamais ensuite laisser sa place. Une longue carrière émaillée de deux accrocs déontologiques majeurs : la fausse interview de Fidel Castro en 1991, les images montrant d’Arvor posant des questions et Castro y répondant, alors que le leader maximo donnait en réalité une conférence de presse, et une condamnation en 1996 pour "recel d’abus de biens sociaux" à quinze mois de prison avec sursis et à 200 000 francs d’amende, pour avoir bénéficié des largesses de l’homme d’affaires Pierre Botton, gendre du député-maire de Lyon de l’époque, Michel Noir. Beaucoup ne s’en seraient pas relevés, mais PPDA a professionnellement survécu à ces deux affaires et continué tranquillement d’officier au 20 heures. Peut-être, au bout de trente ans, devrait-il songer à passer la main ? Le triomphe de Roselmack pourrait bien hâter le mouvement.


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