Ségolène Royal en « psychiatrie lourde » : Peillon accuse BFM TV de manipulation !

par William Castel
lundi 23 novembre 2009

Vincent Peillon revient sur ses prétendues attaques sur la santé mentale de Ségolène Royal. Selon lui, il est victime d’une grosse intox médiatique. Une journaliste de BFM est sur la sellette.

La sortie de Vincent Peillon, ce lundi matin, au micro de France Inter, n’a pas fini de faire trembler le petit monde médiatique : "Il y a quelque chose d’horrible qui s’est produit, c’est cette phrase sur la psychiatrie lourde. Si elle a blessé Ségolène Royal, je lui dis très directement : elle ne te concernait pas". Ah bon ?
 
Souvenez-vous : samedi 14 novembre, Vincent Peillon et Ségolène Royal s’affrontent durement à Dijon, à l’occasion des 1ères rencontres du rassemblement de socialistes, écologistes et démocrates. L’ancien lieutenant de la candidate PS à la présidentielle 2007 lui reproche de s’incruster dans un rassemblement où elle n’a pas été conviée. C’est dans ce contexte archi tendu que l’ancien professeur de philosophie aurait lâché que le cas Royal relevait de la "psychiatrie lourde".
 


L’attaque, captée lors d’une interview à BFM, fait bientôt le tour du Net et des médias. Ségolène Royal réagit vivement, comparant son ancien ami au pitbull de l’UMP Frédéric Lefebvre, qui, lui aussi, avait voulu renvoyer la pasionaria du PS dans les bras d’un psychiatre.
 
Aujourd’hui, on apprend donc que BFM aurait tout monté. Peillon affirme que sa déclaration polémique sur la "psychiatrie lourde" ne concernait pas Ségolène Royal, assurant qu’elle a été reprise d’"une conversation privée prise au dérobé" et "dans un autre contexte".
 
Ses propos auraient été enregistrés à son insu lors d’une conversation avec une journaliste de BFM à laquelle il venait précisément de refuser une interview. Comme cette journaliste insistait, Peillon lui aurait dit : "Ecoutez Madame, vous savez les oiseaux ne nagent pas, les poissons ne volent pas et vous me demandez de commenter des choses qui n’ont pas de sens : on se croirait dans Vol au-dessus d’un nid de coucous, tout ça relève de la psychiatrie lourde". Selon Peillon, ses dires concernaient donc le traitement général de la polémique, et non Ségolène Royal en particulier.
 


Peillon, voyant comment ses propos sont présentés dans les médias, appelle alors Oliver Mazerolle, journaliste sur BFM TV, pour démentir.

"Joint par LEXPRESS.fr, Olivier Mazerolle confirme cette version et dit que la direction de la rédaction a cessé de diffuser les propos attribués à Vincent Peillon suite à sa recommandation. Mais le journaliste affirme aussi n’avoir "pas trop de doutes" sur la teneur des propos de l’eurodéputé. "Vincent Peillon est suffisamment prudent pour ne pas tenir ce genre de propos devant une journaliste qu’il ne connaît pas", estime-t-il encore."

Cette manipulation de BFM, si elle et avérée, me rappelle furieusement celle de France 2, dénoncée il y a peu, ici même, sur AgoraVox.
 
Mais en ré-écoutant la déclaration de Peillon, j’ai comme un doute ; car il a vraiment l’air de parler de Ségolène... Et puis, sur France Inter ce matin, il prétend qu’il a refusé l’interview de BFM ; or, quand on l’entend, ce n’est pas l’impression qu’il donne : on l’entend parler bien au-delà de sa déclaration incendiaire...
 
Peillon oserait-il mentir ? Comme Hortefeux, lorsqu’il prétendait que ses propos controversés visaient, non pas les Arabes, mais les Auvergnats ? Mais pourquoi prendre un tel risque ? Soit donc la manipulation de BFM est très bien faite, soit notre ami Peillon joue avec le feu en essayant de retourner l’ordre des responsabilités.
 
Prochain épisode dans Arrêt sur images, vendredi : Vincent Peillon s’y expliquera plus en détails sur cette affaire. Mais dans tous les cas de figure, nous avons affaire là à un petit scandale : politique ou médiatique.
 
 

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