Sarkozy : une omniprésence déconcertante

par yann
mardi 17 juillet 2007

Depuis son élection, le président est omniprésent dans les médias, ce qui a pour effet incontestable de donner une sensation de dynamisme à son action, que l’on soit d’ailleurs favorable ou non à ses idées. Cependant il est difficile à croire que ses prédecesseurs, ô combien plus discrets se tournaient les pouces alors qu’ils étaient au pouvoir. Comment alors faire, quand on est un pauvre citoyen moyen, la juste part des choses entre agitation et efficacité réelle ?

Par exemple sur la question de l’Europe, l’adoption d’un mini-traité nous a été clamé sur tous les toits comme une grande victoire diplomatique française qui a permis de remettre en route la moteur européen... Pourquoi pas ? Ce qui est gênant cependant c’est qu’on en oublierait presque que c’est la même France qui a rejeté par referendum un texte sensiblement comparable. Même si l’on ne peut que saluer cette avancée, l’idée que l’on récolte les honneurs (ou qu’on le présente comme tel...) pour avoir débloqué une situation que l’on a soi même largement contribué à bloquer est quelque part surprenant.


Plus récemment, dans le cas d’EADS avec l’accession de Louis Gallois au poste de patron du groupe, on a une sensation de victoire de Nicolas Sarkozy. Le fait que des Allemands prennent la direction de trois filiales sur cinq et que la direction d’EADS leur est assurée dans quatre ans est en revanche retransmis de façon beaucoup plus discrète, information qui pourtant relativise quelque peu le mérite propre de notre président.

Si son omniprésence se limitait au domaine politique, l’illusion serait très convaincante, cependant la multiplication d’apparitions qui ressemblent plus à de la publicité qu’à de la politique procurent comme une sensation de malaise.
Que dire d’un président qui va suivre une étape du Tour de France ? Sans remettre en doute sa passion pour le cyclisme on peut supposer que la forte couverture médiatique y est pour quelque chose...
Ainsi si le débat politique à distance des élections semble prendre plus de place, il perd dans le même temps de sa transparence.

Faut-il pour autant déclarer que les médias sont à sa botte ? Il n’est pas même certain qu’il en ait besoin pour qu’on parle de lui. Le fait par exemple qu’il participe à une étape du Tour de france, aussi anecdotique que ce soit, tous les grands quotidiens vont se relayer pour au minimum le citer, ne voulant se priver d’une information qui pourrait intéresser des lecteurs. De la même manière, en refusant de répondre aux traditionnelles questions du 14 juillet, il a beaucoup fait parler de lui en ne faisant rien en somme... Manipulateur de médias ? Dans tous les cas habile metteur en scène.
Tous ces exemples parmi d’autres pour dire que plus que jamais, soyons attentifs et critiques pour essayer de faire l’indispensable part des choses...


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