TF1 : le remplacement de Thomas Hugues

par Gilles Klein
vendredi 21 avril 2006

Assez étonné par l’article de l’ami Frédéric Potet (qui a bien voulu bavarder avec moi, car je voulais le saluer avant de faire ce billet) dans Le Monde, présenté comme un portrait de Thomas Hugues, journaliste deTF1 qui assurait l’intérim de l’incontournable Poivre d’Arvor, alors qu’on nous fait plutôt revivre les événements qui ont conduit Hugues à laisser sa place à Roselmack.

Etonnant titre : "Thomas Hugues, victime consentante de la discrimination positive"... Hugues ne cache pas qu’il a été choqué par cette décision, et qu’on ne lui a pas donné le choix, donc peut-on dire qu’il est "consentant" ? L’article, comme Paris Match l’avait fait en son temps, présente du début à la fin Hugues comme une "victime", victime qui serait innocente car Hugues répète qu’il n’a rien à se reprocher, qu’il n’a pas fait de faute, etc.

En fait, beaucoup d’articles sur cette histoire semblent avoir toujours validé et/ou repris un présupposé qui n’existait peut-être que dans la tête de Thomas Hugues : le fait d’assurer le remplacement de Poivre d’Arvor signifiait à ses yeux qu’il était son successeur désigné, que la place lui était garantie. Bref, le remplaçant (Hugues) se voyant ainsi remplacé trouve injuste que le trône qui lui semblait promis lui échappe. Voir la fin de l’article qui parle de "l’ex-PPDA en herbe". Seul moment de lucidité apparente cité par Le Monde, cette phrase prêtée à Hugues : "Etre l’éternel remplaçant n’est pas forcément le meilleur moyen de devenir titulaire."

Finalement le chapo de l’article de Pierre de Boishue dans Le Figaro d’hier semble plus distancié, moins lié à la vision qu’a Hugues de l’affaire : "Le journaliste assure ce soir son dernier remplacement de Patrick Poivre d’Arvor. Emotion pour celui qui se croyait assuré de prendre un jour sa succession". Et l’article cite un journaliste de la chaîne qui remet les choses à leur juste place :"Ce qui nous importe, c’est de faire de bons sujets. La vie des grands présentateurs nous laisse un peu de marbre."


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