« U menzunaru deve avere buona memoria » RFI et la guerre en Libye

par Alan Broc felibre d’Auvernho
samedi 11 juin 2011

"le menteur doit avoir bonne mémoire" (proverbe campanien)

Exemple avec la guerre contre la Libye.

Quand le public n'a pas d'informations variées, il est obligé de chercher les contradictions dans le discours obligatoire.

Quand le régime communiste de Ceauşescu affirmait que le Mur de Berlin avait été construit par les Américains, les gens n'avaient guère le moyen de supposer que c'était faux. J'ai rencontré dans les années 1990 des gens de bonne foi, anti-communistes, qui croyaient à cette légende car ils n'avaient jamais entendu autre chose.

"Mais nous ne sommes pas dans ce genre de régime !" me direz-vous, mes cher compatriotes.

Certes... encore que.

Les journalistes français répètent très souvent ce que disent les journalistes anglo-saxons, plus par ignorance que par duplicité en général.

Les journalistes français n'ont aucune culture générale, aucune connaissance en Histoire et en Géographie, je ne parle pas des langues !

Pendant la guerre du Chouf au Liban, quand les Druzes massacraient les Chrétiens les journalistes français demandaient des informations en français et en anglais aux portiers des hôtels de Beyrouth. Les Italiens envoyaient des reporters qui parlaient arabe et qui interviewait les combattants en arabe. Résultat : les articles du Corriere della Sera notament nous informaient parfaitement de ces guerres libanaises.

Ce que les journalistes français ne savent pas dans leur grande ignorance c'est qu'un des modules de la formation des journalistes américains s'appelle "Désinformation".

C'est ancien. Philippe Labro en parle déjà dans son roman "L'étudiant". Quand il était étudiant en 1954, ce module existait déjà.

Les radios nationales ont une certaine liberté de parole. France Inter est même devenue un repère de gauchistes doctrinaires, mais RFI, la voix internationale de la France, est contrôlée très étroitement par le pouvoir.

Intelligemment bien sûr ! Ce n'est pas le régime de Ceauşescu. On laisse la bride sur le cou aux journalistes sur tous les sujets qui ne sont pas chauds, mais sur la Libye la censure est très nette :

- il faut présenter les opposants comme des pacifisteset des démocrates ce qu'ils ne revendiquent pas eux-mêmes.

- taire que l'opposition ne s'est pas exprimée par des manifestations comme en Egypte et en Tunisie, mais directement par des attaques de commissariats de police à coups de lance-roquette.

- taire toute information sur la secte As Senoussiya, monarchiste et salafiste.

Mais "u menzunaru deve avere buona memoria" et RFI s'est coupée. La radio aux ordres a affirmé dans son enthousiasme guerrier :

"C’est la première mission des quatre hélicoptères d’attaque Apache britanniques, envoyés en Libye, il y a neuf jours. Ils ont détruit cette nuit, près de Brega (au sud de Benghazi), une station radar et un poste de contrôle équipé de blindés des forces du colonel Kadhafi."

Hélas pour nos manipulateurs, ça contredit tout ce qu'ils disaient depuis plus d'un mois. Ils nous ont tant répété que "l'étau se resserre autour de Tripoli" et que "les Qaddafistes ne contrôlent plus que Tripoli et ses alentours"
 
Remarquez l'appellation tendancieuse de "qaddafistes" pour l'armée régulière.
 
En fait cette erreur de RFI nous permet de savoir que c'est en fait l'armée régulière qui serre bien l'étau autour de Benghazi.
 
Benghazi où le drapeau vert flotte sur deux quartiers dont les habitants ont pu se délivrer de l'oppression sénoussite (Même le Point en a parlé. Vous imaginez, Le Point où BHL est éditorialiste).

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