XXI en kiosque, l’interview exclusive !
par Babar
mercredi 2 juillet 2008
Vidéo de Patrick de Saint-Exupéry, à propos de la revue XXI
Journalisme citoyen ? Quel meilleur terme pour évoquer les auteurs, illustrateurs, photographes qui oeuvrent chaque trimestre pour le magazine XXI ? D’ailleurs, on se demande s’il s’agit vraiment d’un magazine ou d’un livre. Ets-ce une revue, un journal ? Dans sa forme XXI échappe aux définitions autant qu’aux critères. Il faut en effet être un peu dingo pour lancer une publication en papier, d‘un format improbable, sans publicité, composée de reportages que rien ne relie entre eux. Rien ? Pas si sûr. Patrick de Saint-Exupéry, rédacteur en chef de XXI, que nous avons invité dans le cadre des Rendez-vous de l’Agora, nous explique ici en quoi XXI est différent.
Patrick de Saint-Exupéry, une interview-vidéo réalisée par Olivier Bailly
Au sommaire de la troisième livraison de XXI qui sort demain : « Coiffure pour dames », un reportage photo de Fabrice Guyot, « Putain de guerre ! » ou quand l’Irak devient le théâtre de l’absurde, par Patrice Claude, « L’histoire vraie de Survivre avec les loups », par Maria Malagardis, une enquête sur Djalaluddin Haqqani, chef de guerre afghan, par Laurent Maréchaux, ou encore « Inde, mon entreprise dans un bidonville », un reportage en bd de Cmax.
Sans oublier le dossier de une consacré aux Religions mutantes à propos desquelles nous avons interviewé Patrick de Saint-Exupéry pour les Rendez-vous de l’Agora. C’est quoi, le lien ? Ces reportages se lisent comme des récits d’aventure. Il y a un peu de l’esprit d’Albert Londres derrière ces histoires qui toutes nous parlent parce que toutes parlent de nous.
Hasard ? En novembre prochain, il y a tout juste 100 ans, au tout début du Xxème sicèle, sortait le premier numéro de la Nouvelle Revue Française, la fameuse NRF. Mais cette époque lointaine était justement celle des revues. Cent ans après, à l’heure des écrans, n’est-il pas un peu fou de parier sur le papier, de parier sur un format impossible, de parier sur la lenteur, de parier sur la réflexion et de parier sur le plaisir de lire des textes qui prennent leur temps et leur place, qui prennent leur source et interroge notre humanité.
Plus qu’à Courrier international, son indispensable complément qui joue à saute-mouton d’un continent à l’autre, d’une actu à l’autre, on pense aux grands ancêtres - Actuel, L’Autre Journal - qui ne s’embarassaient pas du dogmatisme communément admis dans les rédactions : surtout pas de style, pas de parti-pris, pas de « je », bref pas de chair, pas d’émotion.
On a coutume de dire que sur le web on privilégie la longueur. Pas de frais d’impression, donc pas de problème pour publier des articles longs. Sauf que personne ne les lit. Le web est un média de la vitesse, de l’instantané, le web reprend les mauvaises habitudes de la presse écrite… Les lecteurs ont montré ce qu’ils pensaient du journalisme anémique.
XXI gagne son pari humaniste, le pari du livre que l’on tient, que l’on garde et que l’on transmet.