Zemmour enfin fasciste !

par LM
lundi 31 mai 2010

Un fasciste, c’est quoi, au fait ? Un journaliste qui dit que « la plupart des trafiquants de drogue sont des noirs ou des arabes » ? Un homme politique qui dit que les chambres à gaz sont un détail de la seconde guerre mondiale ? Un cinéaste qui voit dans le 11 septembre un complot de la CIA ? Un comique qui invite un professeur condamné pour révisionniste à son spectacle ? C’est quoi un fasciste ? Un bloggueur anonyme qui prétend que l’armée israélienne est une armée « occupante » ? Un écrivain qui déclare son amour inconditionnel pour Céline ? C’est quoi un fasciste ? Rien de tout cela en fait, bien sûr, un fasciste, c’est depuis hier soir... Eric Zemmour. C’est son tour d’endosser l’honteuse tunique, l’étoile noire. C’est son tour d’entrer dans la confrérie des infréquentables fascisants du PAF. Il a gagné, enfin, Zemmour, et c’est Benamou qui est venu porter la bonne parole, la saine insulte, souvent proférée par des gens dits de gauche, d’ailleurs. Ces gens, qui, comme Benamou, ont servi la soupe à leur commandant suprême des années 80, Mitterrand, qu’on n’a pas le droit de critiquer en quoi que ce soit sous peine d’être traité de « vulgaire » par Martine Aubry. Ces gens de gauche, comme Benamou, qui ne voyait pas le problème, quand François Mitterrand recevait et servait la soupe à René Bousquet ou fleurissait la tombe de Pétain. Ces gens de gauche, comme Benamou, qui aujourd’hui donnent des leçons avec trompettes et hautbois en commettant des pensums pénibles que les « rebelles » qui ont résisté en 40. Ces gens de gauche qui furent nombreux à collaborer, comme le rappelle Zemmour, à l’époque, et qui furent les premiers aussi, plus tard, à traiter De Gaulle, comme on se retrouve, de « fasciste ». 
De Gaulle fasciste, presque l’homme à abattre à l’époque, pour certains, comme…Eric Zemmour aujourd’hui. Zemmour, parce qu’il a dit ce qu’il a dit sur les noirs et les arabes, remarque jugée d’ailleurs de bon sens et fondée par certains, dont le magistrat Bilger, qui n’a rien trouver à redire à la saillie zemmourienne. Zemmour que Benamou accuse de « rester dans son lit en pestant contre les barbares qui envahiraient les rues dehors. » N’importe quoi bien sûr, et un refus complet du débat : une fois que vous avez traité votre interlocuteur de fasciste, ou de nazi, ce qui en général, vient après, plus rien ne peut être dit. Ah, oui, c’est vrai, Zemmour a aussi pris certaines positions « contre » l’avortement qui ont « révulsé » Benamou. Qui, du coup, bien conseillé sans doute par ses petits copains socialistes est venu se payer la bête médiatique à la télévision. Pathétique. 
 
Benamou, notons le, n’en est pas à son coup d’essai, c’est lui qui était venu boxer Nabe, tout jeune auteur alors, après l’avoir entendu chez Pivot défendre Céline et Rebatet. Le poing dans la gueule ou l’insulte facile, voilà la méthode, les règles du débat édictées par cette aile de la gauche là, médiocre et peu cultivée, qui mélange tout et tente d’exister avec tantôt une politique du « care », ou le retour d’un assistanat démagogique et dangereux, tantôt le repli sur de vieux tabou, avec cette impossibilité d’exprimer la nation, la famille, la patrie, sous prétexte de relents nauséabonds. Cette gauche « bénamouiste » là, dont les maîtres à penser sont à chercher du côte de Gérard Miller ( !!) ou Stéphane Guillon ( !!!!!) est sans doute la pire solution à la crise actuelle, tant elle végète dans de vieux principes dont on ne fait même plus les pipes, tant elle se recroqueville tant la réalité l’effraie. Hier soir, c’était l’éclatant et triste spectacle du retour des années Mitterrand, avec la petite main jaune et zéro solution, avec des œillères et des boules quiès, qui prend du bruit pour de la musique et du vandalisme pour de l’art. Depuis quelques temps déjà, et notamment à cause de guignols comme Guillon, on voit se repointer une dictature des bons sentiments insupportables. Une dictature oui, qui, comme son nom l’indique, cherche à exclure le plus radicalement tous ceux qui ne rentrent pas dans son moule, en menant campagne contre eux, ou en les traitant de fascistes. Zemmour s’en remettra, bien sûr, et nous aussi. Benamou n’est rien. Mais on ne peut pas continuer comme ça, avec ce grand écart incommode entre d’un côté une liberté sans bornes et qu’on cherche, peut-être à raison à maîtriser un peu, sur Internet, et de l’autre un débat « public » à visage et nom découverts dans lequel plus rien n’est possible de dire, d’exprimer…enfin sauf si c’est pour dire du mal de Sarkozy, de son gouvernement (surtout d’Eric Besson) et donc d’Eric Zemmour. Une époque à l’image du comique d’Inter Stéphane Guillon, et de François Morel aussi, qui officie une fois par semaine sur la même antenne : pas drôle, scolaire et convenue.
 

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