11,6 % de députés dans l’opposition à l’Assemblée !

par Christophe Bugeau
mercredi 5 juillet 2017

La question se posait toujours avant le vote de confiance au Gouvernement : qui est macroniste ? La réponse est venue hier : 67 députés ont voté contre la confiance au gouvernement donnant à celui-ci, de facto, une majorité de 88,4 %  ! Du jamais vu sous la république ! Il faut remonter au second empire (règne de napoléon III) pour avoir une majorité aussi importante !

Et encore, reconnaissons au moins cela à Napoléon III : la démocratisation du Régime à Partir de 1860 avait amené une plus forte opposition à l’assemblée : environ 16 % à partir de 1863.

Car, il faut le savoir, à l’assemblée pour renverser le gouvernement, il faut avoir la majorité des députés avec soit : 289 élus votant contre, les absents et ceux qui s’abstiennent votent pour, de facto, et ils ne peuvent l’ignorer ! 

Nous savions notre nouveau Président soutenu par le milieu financier (auquel se sont joints rapidement les milieux d’affaires), par le milieu des Médias (dont les journaux, radios, tv sont désormais la propriété du milieu financier), nous savons désormais qu’il est soutenu par l’ensemble de la caste politique !

Peu importe qu’il y ait eu 51,3 % d’abstention au premier tour des législatives : là-encore c’est le plus fort taux depuis l’instauration du suffrage universel en 1848. Peu importante que la grande majorité des français ne partage pas les projets d’Emmanuel Macron et n’ait voté pour lui que par défaut : il est désormais le maître et la caste politique se rallie (enfin les survivants).

Que les députés d’en marche (314) votent pour ce nouveau gouvernement d’Edouard Philippe, on le conçoit, que ceux du Modem fassent de même (47), c’est aussi logique. Les constructifs de l’UDI et des républicains, qui de facto se sont ralliés (35), ont aussi voté pour. Mais les autres ?

Les députés PS (31 survivants) se sont pour beaucoup abstenus ou ont voté pour, et les républicains (100 soit le plus grand groupe « d’opposition » à l’assemblée) ont voté contre pour 25 d‘entre eux et 75 se sont abstenus ! 

Alors qui est dans l’opposition : les mélanchonistes (17), les communistes (16), une partie des républicains (25), Nicolas Dupont-Aignan et le FN (8).

Malheureusement, celle-ci ne pèse donc pas lourd ! Christian Jacob, chef de groupe des républicains (qui n’a pu tenir son propre groupe) l’a bien dit : l’opposition risque fort d’être dans la rue.

Et c’est bien le fond du problème, lorsque l’on ne peut s’exprimer dans les urnes car de facto l’élection est biaisée, l’on s’exprime en-dehors, c’est-à-dire dans la rue. Les oppositions qui vont venir face à une nouvelle réforme du code du travail ou face à des lois « sociétales » s’exprimeront très certainement, non à l’assemblée, mais dans l’espace public ! 


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