2010 - Un billet pour convaincre…
par piernic
samedi 7 novembre 2009
2007 - Au lendemain de la campagne présidentielle qui a vu naitre entre des millions de Français et François BAYROU une vraie complicité basée sur la promesse de dépasser le clivage bi partisan UMP/PS, le Mouvement Démocrate est né avec l’ambition originale et primitive de proposer un autre chemin politique.
Pari difficile. Chacun sait dès le départ que les élections législatives et municipales marqueront un recul, mais il est promis que les Européennes en 2009 puis les Régionales en 2010 seront des élections plus faciles pour le Mouvement Démocrate. Deux rendez-vous à ne pas manquer pour permettre son enracinement avant l’élection capitale de 2012.
De la Grande Motte…
Ma participation aux Universités de Rentrée à la Grande Motte, ne m’a pas rassuré sur la stratégie du Mouvement Démocrate. Si le discours de clôture est un chef d’œuvre d’équilibre, la proposition d’un contrat « d’alternance » (le mot est prononcé 13 fois dans le propos de François BAYROU) repose sur la nécessaire convergence des projets. Je perçois que le hold-up d’Europe-Ecologie sur une partie de l’électorat précédent du Mouvement Démocrate n’est pas pris en compte dans la réflexion de François BAYROU. Pourquoi le Mouvement Démocrate créé à partir de l’UDF résiliente (celle qui a résisté à la victoire de Nicolas SARKOZY), avec l’apport de CAP 21 et le ralliement de démocrates venus des Verts, n’a-t-il pas su trouver la confiance des électeurs démocrates et écologistes, alors que se présentaient comme têtes de listes aux élections européennes Corinne LEPAGE et Jean-Luc BENNAHMIAS, ou Yann WEHRLING en troisième place. Je fais également le constat que le Parti Socialiste, tout seul, ne sait pas proposer un corpus idéologique cohérent, et cela depuis très longtemps ! Je pense aussi que cette lacune est la cause principale de l’échec de Ségolène Royal à l’élection présidentielle. Le qualificatif « de gauche » et l’incantation « à gauche », employés à tout bout de champs, sont les cache-misère idéologiques de partis politiques qui ne savent plus se penser, à commencer par le parti socialiste. Comment les démocrates sauraient-ils s’y reconnaitre ?
… aux élections régionales
Le Mouvement Démocrate en deux mots ce pourrait être « Démocratie et Ecologie » puisque les deux valeurs sont consubstantielles de l’humanisme : l’homme au centre de l’organisation de la citée et l’homme dans son environnement. « Europe-Ecologie » c’est l’ouverture des verts à la société civile : de l’Ecologie à la Démocratie. S’ils ne sont pas « bonnet blanc et blanc bonnet », les deux mouvements partagent des valeurs essentielles et ont une même singularité : ils ouvrent le champ du débat politique.
Je ne suis pas courtisan de Daniel COHN BENDIT. Je me souviens de l’avoir copieusement vilipendé dans la rue en 1986 dans une valse « manifestation contre la réforme DEVAQUET et contre-manifestation », pas très loin du jardin du Luxembourg, du temps de mes 20 ans quand je le trouvais vieux ### et que les excès de mai 68 me crevaient les yeux en même temps que je comprenais que la société de consommation n’était pas durable.
Esprit brillant et visionnaire, Daniel COHN BENDIT, a été le promoteur de l’association des « Verts », parti politique en perte d’audience depuis quelques années, avec des responsables associatifs et Eva JOLY. Il est l’artisan incontestable du succès d’Europe-Ecologie qui prouve que l’écologie retrouve du sens quand elle sort de son ghetto idéologique pour remettre l’homme au centre de son intention. Des listes « Régions - Démocratie - Ecologie » pourraient obtenir plus de suffrages que le Parti Socialiste en mars prochain dans certaines régions, pour assurer une alternative au duopole UMP/PS si souvent dénoncé par François BAYROU. Elles préfigureraient un rassemblement des démocrates et des écologistes pour construire cette proposition politique originale qui doit répondre aux crises de notre société. L’alliance dessinée dans les média avec la gauche, Parti Socialiste global et Parti Communiste compris, est incohérente. Les partis politiques le voient bien qui la refusent au premier tour. Les verts ont été victimes, une fois déjà il y a quelques années, de la gauche plurielle au risque de perdre leur originalité et leur électorat. Le Mouvement Démocrate court aujourd’hui exactement le même risque.Une note d’espoir
Ce billet longtemps inachevé avait d’abord pour titre « Tout va très bien Mme la Marquise… » et la conclusion qui était autre était empreinte de pessimisme. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Les verts ont refusé l’ouverture ; ils sont qualifiés de sectaires. Le Mouvement démocrate a refusé l’ouverture… Je n’y crois même pas ! La force de l’évidence doit ramener tout le monde à la raison avant quelques semaines, pour qu’en mars prochain on ne chante pas : « Non ! Non ! Rien n’a changé ! Tout ! Tout a continué... »