2012, scénario inattendu pour élection à suspense

par olivier cabanel
vendredi 23 avril 2010

A deux ans de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy semble avoir perdu toute chance de l’emporter en 2012, et pourtant s’il faut en croire certains, tout n’est pas joué.
Un sondage récent affirme que 70% des français reprochent à Nicolas Sarkozy son « manque de résultats ». lien
D’autant qu’il vient de déraper à nouveau : ayant serré la main d’un jeune homme lors d’une visite chambérienne, ce dernier s’est empressé d’essuyer la main serrée avec dégout provoquant une nouvelle « phrase sarkozyste » : « fais pas le malin, toi ! ». vidéo
Pourtant à 2 ans de l’échéance électorale, tout peut encore arriver : Sarkozy pourrait par exemple démissionner pour prendre de vitesse ses adversaires, non préparés à cette éventualité, afin de tenter de reprendre ainsi la main en 2012 et même s’il ne démissionne pas, il lui reste, nous allons le voir, une « drôle de carte » à jouer.
Face à lui, il y a De Villepin, lequel n’est pas encore sorti de l’auberge car, même s’il est provisoirement blanchi par la justice, des rebondissements restent possible.
Villepin a la dent dure ces temps-ci, affirmant que l’habit présidentiel est trop grand pour Sarkozy.
Dans un récent sondage, De Villepin bénéficie d’un regain d’intérêt auprès des français : 44% des sondés voudraient sa candidature, et 57% des sympathisants de gauche y sont favorables.
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Depuis la claque des régionales, des voix s’élèvent dans le camp présidentiel pour réclamer d’autres candidats que Nicolas Sarkozy. lien
Le Sénateur Alain Lambert dit tout haut ce que pensent tout bas d’autres élus UMP.
Il pense que Copé lui serait préférable. Lien
Copé jure ne penser qu’à 2017… mais il laisse entrevoir qu’il pourrait être candidat en 2012, si Nicolas Sarkozy continuait de descendre dans les sondages. lien
Juppé semble plus déterminé : même s’il affirme que le « candidat naturel » de la droite est Sarkozy, il n’exclue pas de se mettre sur les rangs. Il se considère dans la majorité, mais garde sa « liberté de parole ». lien
Au centre, l’inusable Bayrou, pense encore avoir ses chances.
Chez les écolos requinqués par les dernières élections, il y a encore du flou, puisqu’on nous promet une candidate pluraliste, Eva Joly, alors que Cécile Duflot ne semble pas prête à lâcher le morceau.
Et puis un petit nouveau Alain Mourguy pour l’UDG (union droite gauche républicaine) fait son apparition.
Son programme est original : retour à la proportionnelle, vote blanc impérativement reconnu, pas de privatisation du service public, suppression des régimes spéciaux pour la retraite, etc. lien
Il y aura surement d’autres candidats…
A l’extrême droite, Le Pen propose sa fille, qui espère, comme en 2002 jouer les troubles fêtes.
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Au PS, si l’on oublie Ségolène, il reste Martine Aubry et DSK… et quelques autres postulants : Moscovici, Delanoé, Valls, Hollande
Or Aubry a déjà une casserole : elle est accusée d’avoir triché pour obtenir le poste de secrétaire général.
A ce jour, le candidat de gauche qui a le plus de chances de gagner « la présidentielle » reste Dominique Strauss Khan.
Ses turpitudes sexuelles au FMI semblent oubliées. lien
La preuve, DSK a été en tête en juillet dernier des personnalités politiques les plus appréciées des français, avec 73% d’opinion favorable. lien
Pour 37% des français, il serait le meilleur candidat de la gauche, loin devant Martine Aubry à 13% et Ségolène Royal (12%). lien
Un sondage récent fait apparaitre qu’il l’emporterait face à Sarkozy par 52% contre 48%.
Et c’est peut-être là que Sarkozy attend son meilleur concurrent.
En effet, s’il faut croire un blogueur, Jean Charles Duboc, qui se dit bien renseigné, DSK trainerait une casserole en rapport avec des malversations, se rapportant à la guerre du Golfe.
L’UNSOR (union nationale des sous-officiers en retraite) s’est même fendu d’une lettre à Christine Lagarde, pour soulever cette délicate question.
Réponse de l’intéressée : « nous ne pouvons pas confirmer ou infirmer les accusations de M. Duboc ». lien
Pour jean Charles Duboc, un piège est tendu par Sarkozy à DSK.
Ce rédacteur occasionnel sur agoravox affirme avoir les preuves que DSK serait compromis dans une affaire dont Sarkozy a connaissance.
Il dit avoir pu obtenir ces informations du plus haut niveau.
« Nicolas Sarkozy (…) sacrifiera DSK, le moment venu, en révélant au public ce dossier. DSK sera le bouc émissaire de cette affaire, car c’est lui qui a le premier, en tant que ministre des finances en 1998, étouffé le scandale ». lien
Si le scénario décrit plus haut se confirme, Sarkozy a donc tout intérêt à ce que DSK soit le candidat du PS.
Qu’en est-il réellement ?
Pour comprendre le mécanisme, il faut revenir à l’affaire Clearstream. Elle ne concernait pas uniquement Sarkozy et De Villepin s’il faut en croire Christian Basano, expert-comptable et membre du bureau de « Politique de vie  ».
Il s’en inquiété dans un courrier adressé au ministre du pétrole Koweitien. lien
Il a remarqué que DSK a fait censurer le 12 mai 2000 un reportage de Julien Courbet dans l’émission « sans aucun doute », consacré au dossier « Koweït-Gate ». lien
Qu’est-ce qui pouvait autant déranger DSK ?
Quels sont les faits ?
L’affaire des frégates devient l’affaire Clearstream, qui devient à son tour l’affaire du « Koweït Gate ».
On y découvre des mensonges, des malversations de banquiers, et une escroquerie organisée sous couvert de l’ONU, de l’OTAN et de BNP Paribas
Des dizaines de milliards versés par le Koweït et le peuple irakien pour l’utilisation des systèmes d’extinction et de blocage des puits de pétrole ont été détournés.
Selon le rapport Volcker du 2 novembre 2005, 270 personnalités et 2200 entreprises dont 180 françaises seraient impliqués dans le scandale « pétrole contre nourriture » : 23 milliards de dollars us ont été détournés de la cadre du vol par l’INPI, sous contrôle direct du ministère de DSK des brevets de Joseph Ferrayé sur l’extinction et le blocage des puits de pétrole en feu au Koweït en 1991. lien
Allons nous voir une fois de plus le vieux scénario : « je te tiens, tu me tiens, par la barbichette… »
Il faudra attendre 2012 pour le savoir, car comme disait mon vieil ami africain :
« Le mensonge a les jambes courtes…la vérité finit toujours par le rattraper ».
 

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