40 députés UMP contre un article de la loi Taubira

par Philippe Ladame
mardi 9 mai 2006

A quelques jours de la première commémoration nationale de l’abolition de l’esclavage et des traites négrières, il s’est trouvé, à l’UMP, une quarantaine de députés pour demander l’abrogation de l’article 2 de la Loi n°2001-434 du 21 mai 2001 dite « Loi Taubira » qui précise que « les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent. »

Les députés en question disent agir « au titre du parallélisme des formes, et par souci d’égalité de traitement », faisant référence à l’abrogation récente de l’article 4 de la Loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés. »

En cela, la démarche de ces députés UMP est assez différente de celle qui avait amené plusieurs intellectuels à demander globalement, à un autre moment et sur un autre mode, « l’abrogation des articles de loi contraignant la recherche et l’enseignement de cette discipline ».

D’ailleurs, parler en l’occurrence de « parallèlisme » est quelque peu simplificateur. Là où la loi Taubira demande qu’on accorde une « place conséquente » à la question historique de l’esclavage, la loi en faveur des rapatriés demandait qu’on reconnaisse le « rôle positif » de la colonisation. Ce n’est pas exactement la même chose.

Dans un article du 22/01/06 nous constations que « près de deux ans après le début de l’étude de ce projet de loi, les partis et organisations de gauche sont incapables de produire une analyse précise des différents points du texte, oscillant entre s’accrocher à une unique petite phrase et rejeter tout le dispositif, deux marques de paresse intellectuelle alors qu’il y aurait sûrement eu matière à réflexion et à proposition (concernant l’article 13, par exemple). »

Mais, visiblement, à droite, la réflexion n’a pas volé beaucoup plus haut, pour qu’il se trouve quarante députés UMP pour s’opposer à ce qu’une loi demande qu’on accorde « à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent ». Quoique, quand on prône "l’immigration choisie", c’est somme toute logique ;-) :


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