A propos de la dérive idéologique et morale de certains Elus du PS

par TESTANIERE
samedi 16 mars 2013

De la discussion sur le « mariage pour tous », à celle autour de l’accord national interprofessionnel inspiré du MEDEF, en passant par le financement de l’école privée par des fonds publics,…nous constatons une perte de repères de nombre d’Elus du PS.

Le journal LA CROIX publiait le 20 décembre dernier l’article suivant :

A gauche, un nouveau mouvement revendique l'héritage du personnalisme

« Animé par des députés PS et nourri des contributions de divers réseaux – Pacte civique de Jean-Baptiste de Foucauld, Poissons roses – un nouveau mouvement souhaite renouveler la pensée de la gauche sur ses valeurs. Officiellement présenté à l'Assemblée nationale en début d'année prochaine, il revendique notamment l'héritage d'Emmanuel Mounier et du « personnalisme ».

« Le principal danger dans notre société actuelle, c'est la rupture du lien social. Nous devons soutenir tout ce qui le consolide. » Autour de cette conviction, plusieurs députés socialistes ont décidé la création d'un mouvement « de réflexion et d'action » qui veut agir au sein du Parlement.

Alors que son lancement à l'Assemblée nationale est prévu en début d'année, ses initiateurs en cherchent encore le nom. Gauche « humaniste » ? « personnaliste », en référence au courant de pensée fondé par le philosophe Emmanuel Mounier ? C'est en tout cas à ces racines qu'il puisera, en s'appuyant également sur les contributions d'autres réseaux : la plateforme du « Pacte civique » constituée par Jean-Baptiste de Foucauld pendant la campagne des présidentielles pour s'adresser à la droite comme à la gauche, ou encore l'association des Poissons roses, qui plaident au sein du PS pour « une société de la rencontre, du lien et de la solidarité ».

Économiques, sociaux comme sociétaux, tous les sujets « touchant à la personne » intéressent ce mouvement, qu'il s'agisse de la réforme bancaire qui va bientôt arriver au Parlement, des paradis fiscaux, des relations dans l'entreprise, de l'accueil du handicap ou de la fiscalité. « Nous voulons redonner du sens à l'impôt comme contribution. Nous sommes d'ailleurs favorables à la proposition de François Hollande de rendre progressive la CSG en la fusionnant avec l'impôt sur le revenu », explique Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, rallié à la cause. La précarité sociale qui va de pair avec la précarité familiale, question à laquelle les élus sont confrontés au quotidien dans leurs circonscriptions, « voilà un sujet majeur pour la gauche », selon lui. « Comment peut-on en même temps demander plus de régulations dans les relations de travail et les refuser dès lors qu'il s'agit des relations interpersonnelles ou familiales ? », s'interroge Jean-Baptiste de Foucauld, qui appelle aussi la gauche à « travailler davantage la question de la fraternité, bien moins explorée que celle de liberté et d'égalité ».

Cette « sensibilité », le mouvement est bien conscient qu'elle devra se confronter aux idées portées par la « gauche libérale et libertaire ». Ainsi, Dominique Potier a déjà exprimé ses réserves concernant le projet de loi sur le « mariage pour tous ». S'il dit partager « l'idée que le statut des couples homosexuels puisse évoluer vers davantage de droits », il veut croire aussi que « ces avancées sont possibles sans oublier le sens originel du mariage (l'altérité, la génération, la filiation…). La sagesse dans les évolutions législatives sera de concilier le désir, le projet et les droits des uns et des autres ». Avec les autres élus dont il est proche, il revendique d'ailleurs fermement de pouvoir conserver sa « liberté de vote » lors du débat qui aura lieu en janvier.

Depuis, ce mouvement s’organise et appelle à un rassemblement le 31 mars prochain.

Il a fondé l’ « l'Association de Financement des Poissons Roses » qui permet d’obtenir des dons déductibles des impôts.

 

Mais qui était Emmanuel MOUNIER dont ils s’inspirent ?

 

Voici sa biographie officielle :

Né à Grenoble le 1er avril 1905 de parents modestes d’ascendance paysanne et fervents chrétiens, il fait des études de philosophie marquées par l’enseignement et l’amitié de Jacques Chevalier (1924-1927), dont il tient un temps le secrétariat. Il s’agrège au « groupe de travail en commun » formé autour du philosophe catholique, subventionné par le Lyonnais Victor Carlhian et animé entre autres par Jean Guitton.


Préparant l’agrégation en 1927-1928 à la Sorbonne, il reste imperméable à l’idéalisme de Brunschvicg, visite Bergson, fréquente le P. Pouget et Jacques Maritain qui, détaché de l’Action française, cherche la voie d’un engagement civique démocratique. Reçu second derrière Raymond Aron, il envisage une thèse sur un mystique espagnol du XVIe siècle, obtient une bourse de doctorat et enseigne au collège Sainte-Marie de Neuilly dirigé par Mme Daniélou. Mais il se détourne bientôt de la recherche pour une activité de réflexion militante, à laquelle l’a initié sa collaboration, à la suite de Guitton, au groupe des « Davidées » animé par Mlle Silve pour le soutien et la formation des institutrices catholiques travaillant dans l’école laïque. La méditation de l’œuvre de Péguy, qu’il étudie avec Jean Daniélou et Georges Izard le confi rme dans la voie d’un engagement de pensée pour l’action. Animé d’une conviction intégrale de chrétien catholique, source d’une intense vie spirituelle, il renonce à l’apostolat organisé pour développer un mouvement non confessionnel, en étroite union avec des amis qui ne partagent pas sa foi. Il renonce alors à la carrière de professeur (il n’enseigne qu’un an au lycée de Saint-Omer en 1931-1932) et projette avec Izard et André Déléage puis Louis-Émile Galey de lancer une revue ; Maritain l’y encourage, alors que Chevalier le désapprouve.


Le groupe de jeunes intellectuels en quête d’affi rmation révolutionnaire réuni à Font-Romeu en août 1932 confie la direction de la revue Esprit, lancée en octobre, à Mounier et celle d’un mouvement politique parallèle, la « Troisième Force », à Izard. La vie de Mounier se confond désormais avec celle de la revue mensuelle dont il assure jusqu’à sa mort la direction, la gestion et une bonne partie de la rédaction ; il anime aussi le mouvement « personnaliste » qui se développe autour d’elle après que la Troisième Force s’en soit séparée en 1933. Marié en 1935 à Elsa (Paulette) Leclercq, rencontrée en 1933 auprès de Jacques Lefrancq à Bruxelles, vivant pauvrement de quelques cours et du salaire de son épouse, Mounier se dépense en rencontres et conférences tout en rédigeant articles et ouvrages.
Directeur de la revue jusqu’à sa mobilisation en 1939, il partage ensuite avec le directeur du Voltigeur français Pierre-Aimé Touchard, non mobilisé, la direction des deux périodiques fusionnés. La démobilisation de juillet 1940 ouvre la période lyonnaise retracée dans le présent ouvrage, qui aboutit à son arrestation en janvier 1942. Emprisonné jusqu’au procès de Combat à Lyon, il est acquitté le 30 octobre et se réfugie avec sa famille à Dieulefit sous un faux nom jusqu’à la libération. Il y garde le contact avec ses amis et rédige deux livres, en donnant plusieurs articles aux Cahiers politiques clandestins, organe du Comité général d’études créé par Jean Moulin.


Il relance Esprit à Paris dès la Libération. Installé avec plusieurs amis dans la propriété des Murs blancs à Châtenay-Malabry, il reprend des tâches accrues : directeur de la revue et des collections Esprit aux éditions du Seuil, animateur de groupes de réflexion, conférencier, auteur de nombreux articles, de causeries à la radio et de plusieurs ouvrages. Honoré par la France résistante, il est reconnu comme le chef de fi le du courant personnaliste, interlocuteur des intellectuels communistes et existentialistes, principal maître à penser de la jeune génération chrétienne et protagoniste de tous les débats politiques et religieux de ces années. Il meurt brutalement à 45 ans d’un infarctus survenu en pleine activité, le 22 mars 1950.


Autant que le penseur et l’animateur, l’homme Mounier a compté pour ceux qui le rencontraient : son acharnement au travail masquait un tempérament méditatif, voire mystique ; polémiste audacieux et mordant, il n’a cessé d’accueillir et d’écouter avec respect les interlocuteurs les plus différents ; intransigeant dans ses convictions, il a voulu en témoigner dans une confrontation constante avec des situations et des événements qu’il tentait d’interpréter dans leur complexité.

Vous ne trouverez pas dans sa biographie toilettée, que ses recherches vont le conduire à un Congrès d’intellectuels fascistes à Rome en 1935, à rendre visite à des dignitaires nazis, à saluer l’invasion de l’URSS en 1941…avant que d’être blanchi à la Libération.

 

La revue Esprit, tout en prenant ses distances avec une partie de son héritage, contribuera aux débats de la 4ème et de la 5ème sur l'avènement d'une “Nouvelle Gauche” et ne sera pas sans influence sur ce que on appellera la 2ème gauche, notamment par la voix de Jacques Delors.

Après 1968, certains courants écologistes se rattacheront à cet « esprit des années 30 » notamment les chrétiens-conservateurs dont Jacques Ellul.

Cette influence s'est aussi exercée sur le courant de la démocratie chrétienne, les libéraux-conservateurs avec Chantal Delsol, et dans la droite Charles Millon , Hervé Mariton...

 

Comment s’étonner de la dérive d’un Domeizel ?

 

Claude TESTANIERE

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-senateur-domeizel-pratique-t-il-132159

 


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