A quoi sert le Front de gauche ?

par Robert GIL
mercredi 26 juin 2013

Désolé, mais je crois fermement que le FdG n’est ni une solution ni une perspective politique progressiste. L’union de la gauche d’il y a 40 ans était plus progressiste et dynamique que ça et on a vu ce que cela a donné.

Les manœuvres du fdG pour courber le mouvement social vers des objectifs d’enkystage institutionnel ne sont pas des nouveautés et elles sont ce qui a de tout temps amené à l’échec. En période de crise, et on le voit bien, le FdG ne sert à rien, au maximum crée-t-il des illusions, mais certainement pas une perspective politique.

Il est utile de rappeler à ceux qui n’ont pas de mémoire que ce sont les masses en mouvement qui font les grandes avancées. En elles-mêmes ces poussées sont des perspectives politiques qui tordent tout le champ de la lutte des classes. La solution doit être directement issue des clases populaires et donc ne peut se dissocier de la résistance aux agressions de la bourgeoisie et son gouvernement.

On ne se souviendrait pas de 36 si les travailleurs n’avaient pas désobéi au gouvernement de gauche. Il n’y aurait pas eu 1945 et ses conquêtes sans les batailles ouvrières de 36 et celles de la résistance d’un peuple qui prenait les armes. 1968 se fit sans perspective électorale et tordit tout le champ politique français au point que la droite, quand elle voulait tracer des ennemis historiques, parlaient de 68 et de 45.

Et c’est là dessus que les gouvernements de gauche et de droite n’ont pas cessé de vouloir revenir. Historiquement, les courants politiques de Mélenchon et le PCF depuis maintenant 40 ans ont toujours tourné leur veste une fois élus pour faire le boulot de la bourgeoisie. Ca déplait de l’entendre mais c’est une réalité.

Ca continue actuellement et globalement, là où ils sont élus dans les collectivités, ils sont comme des patelles avec le PS et n’arrivent pas à mener une autre politique.

C’est bien sur le fond que ça ne va pas, et pas seulement par la relation au PS, mais parce qu’au fond leur projet est anti-communiste, et pousse à un pouvoir par en haut dans le cadre des oriflammes de la république, exclusivement, les masses étant appelées à être groupies de ce projet, les luttes priées d’alimenter l’irrésistible poussée du FdG.

Actuellement le FdG n’a rien à dire pour que les travailleurs gagnent. Il ne participe au débat que d’une seule façon : quand on sera aux affaires on fera autre chose (comme en 81 ou en 97 ?). Quand à la 6eme république ou « la constituante », ce ne sont que des contre-feux interclassistes quand on ne traite pas de la résistance sociale.

La seule garantie de n’importe quel processus réside dans la résistance sociale réelle, la capacité des travailleurs à se mobiliser, se coordonner, se saisir directement des entreprises, se doter d’organisations démocratiques pour diriger les entreprises, les services, commerces, transports, etc, …, hordes policières hollandistes ou pas.

C’est là dessus que les forces de l’émancipation doivent réfléchir afin qu’une dynamique se crée et se développe, que cela surgisse par soi-même et que l’importance du mouvement apparaisse comme une alternative politique.

La colère sociale est grande et on ne sait à quel moment et sous quelle forme elle peut se manifester, elle est là, chauffée à blanc par les scandales de corruption qui menacent de basculer en crise politique du régime. Dénoncer ces scandales oui, mais en montrant en quoi ces scandales sont dans le continuum commun de la politique et de la bourgeoisie.

Il faut des propositions de mobilisation à cette colère sociale qui traitent de la résistance face aux agressions antisociales, mais en même temps de la colère des masses sur ces scandales, cette crise politique, irréparable, du régime, de telle façon que ça n’aboutisse pas à des récupérations d’extrême droite à la Grillo.

D’après COPAS sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/06/12/sortir-de-l-illusion/

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