Affaire Jouyet/Sarkozy : François Fillon pris en excès de vitesse ?

par Patrice DEUMIE
lundi 10 novembre 2014

François Fillon est-il un homme trop pressé ? Impatient de voir la justice mettre à terre, son principal rival à la course à l’investiture pour la présidentielle de 2017 ? "Tapez vite, tapez vite ! Jean-Pierre, tu as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir. Alors agissez !", aurait lancé M. Fillon, au secrétaire général de l’Élysée, Jean-Pierre Jouyet, faisant allusion à la, supposée, lenteur des procédures judiciaires concernant l’ancien Président, Nicolas Sarkozy.

François Fillon nie tout en bloc, et va déposer une plainte en diffamation à l’encontre des deux journalistes du journal Le Monde, qui ont révélé cette affaire. Alors, malgré ses récusations, qui dit la vérité ?

A vrai dire, là n’est pas l’essentiel, même si les propos qu’on lui prête, sont sans aucun doute, le fruit d’une déstabilisation savamment orchestrée, on peut comprendre que François Fillon souhaite, en son fort intérieur, qu’un « gros » grain de sable vienne enrayer la machine de guerre Sarkozyste.

Qui plus est, tenter de « manipuler » la justice, n’est en soit pas nouveau, c’est une pratique très courante dans le panier de « crabes » de la sphère politique Française.…

L’avantage de ces révélations opportunes, est qu’elles permettent de se poser la question. Faut-il une justice d’exception, pour un homme « exceptionnel » ?

Nicolas Sarkozy, n’est pas n’importe qui, tout le monde s’accorde pour le dire. Il n’y a qu’à se rappeler les cris d’offrais de son entourage quand ce dernier a été mis en examen dans différentes affaires. Henry Guaino en tête…Ancien président de la république, mais surtout favori pour le redevenir.

Donc cet homme est un cas à part, un justiciable qu’il faut considérer autrement qu’un citoyen lambda. Pourquoi ?

La réponse est évidente, on ne peut pas laisser accéder à la fonction suprême, un homme soupçonné, à tort ou à raison, de pratiques délictueuses avant et pendant sa présidence. Il est tout à fait légitime de savoir si ce monsieur est « propre » sur lui, avant de lui confier à nouveau les clés de la maison France. Après il sera trop tard, l’individu deviendra intouchable pendant cinq ans de plus.

C’est un peu comme si, en pensant aux pays où la virginité avant mariage est primordiale, on demandait à la future épousée, de produire un “certificat de virginité”, après la nuit de noces… Vous imaginez la tête du mari découvrant au petit matin, un drap immaculé, constatant qu’il n’a pas ouvert une nouvelle voie, qu’il a de toute évidence, suivi un chemin tout tracé, pénétré un tunnel très fréquenté ?

C’est pour éviter de nous retrouver, peut être, dans un imbroglio aux conséquences incalculables pour l’image de la France, qu’il faut que toutes les affaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy est impliqué, soient définitivement tranchées, avant la campagne présidentielle de 2017.

Que si ce n’était pas le cas, la jurisprudence tacite, dite "Bérégovoy-Balladur" s’applique et qu’il ne puisse pas être candidat. C’est aussi valable pour tous les autres candidats, de droite, comme de gauche.

 Que toutes tentatives ( grossières) pour retarder les échéances judiciaires, soient considérées comme un aveu de culpabilité.

Oui monsieur Fillon, la justice dans ce cas très particulier de Nicolas Sarkozy, doit prendre position au plus tôt, il en va de la crédibilité de la France sur la scène internationale.

Patrice DEUMIE


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