Arnaud Montebourg : rien que des mots, toujours des mots
par Laurent Herblay
vendredi 11 juillet 2014
Jeudi, Arnaud Montebourg doit faire ce qui est annoncé comme un véritable discours de politique générale économique où il continuerait à développer la ligne qui est la sienne depuis les primaires du PS et qui l’avait menée au ministère du redressement productif avant de récupérer l’économie il y a 3 mois.
Ce faisant, la ligne Montebourg est comme le fameux Pacte de Croissance Européen de 2012. Les chiffres de croissance de l’année suivante ont démontré qu’il n’était que des mots, ce « pistolet à eau contre un rhinocéros qui charge » pour reprendre la formule de Paul Krugman. Car si Arnaud Montebourg parle beaucoup, non sans un certain talent, on peine à identifier ce qu’il a fait concrètement. Les chiffres du commerce extérieur ou des fermetures d’usine démontrent tous les jours que le redressement productif est resté lettre morte et que rien n’a été fait pratiquement pour défendre le fabriqué en France.
Si la ligne Montebourg continue à se développer de manière intéressante théoriquement, il reste tout de même effarant de constater l’énorme écart quil y a entre cette théorie et la pratique. Comment peut-il dire ce qu’il dit et laisser faire ce qu’il laisse faire ? Ce grand écart permanent fait de lui l’un des équilibristes les plus audacieux de la politique, pour le meilleur (la promotion de certaines idées) et pour le pire (une nouvelle illustration de l’incohérence et des promesses non tenues des politiques).