Attention à ne pas se tromper de camp !

par Robert GIL
mercredi 13 juin 2012

Le problème avec certains mouvements et partis de « gauche », c’est le côté « patriote », le côté « mêler le drapeau rouge avec le drapeau tricolore ». Sur les chantiers ou dans les entreprises, on est tous des étrangers face au patron. Il y a deux camps. Celui des exploiteurs, et celui des exploités. C’est vrai qu’il y a aussi une troisième catégorie, ceux qui collaborent, mais ça c’est encore une autre histoire… En tout cas, il faut se rendre à l’évidence que, la classe ouvrière, elle, n’a pas de patrie, ni de drapeau, si ce n’est le drapeau rouge.

D’abord il y a eu les Italiens et les Polonais, et puis après il y a eu d’autres vagues d’immigration. Les Yougoslaves, ceux du Maghreb, il y a aussi des turcs, des kurdes… Et quand il faut se battre, on se bat tous ensemble. Le fait que des travailleurs travaillent ici, vivent ici, paient leurs impôts ici, cotisent ici, ont des gosses ici, et, quand ils ont la chance d’avoir des papiers, un titre de séjour, malgré ça, ils ne peuvent pas voter, c’est parfaitement anti-démocratique. Tous les travailleurs devraient pouvoir voter, à toutes les élections, à tous les niveaux, et être éligibles. Ça aussi il faut dire haut et fort que notre classe, elle ne s’arrête pas aux frontières de l’Hexagone.

Quant au FN, ce n’est bien évidemment pas l’allié des travailleurs, ça ne l’a jamais été, c’est notre ennemi. Marine Le Pen a un discours démagogue, elle ne séduit les travailleurs qu’avec un but électoral, et l’objectif des frontistes aujourd’hui c’est de gagner des strapontins au Parlement. Et c’est très dangereux de laisser arriver l’extrême-droite au pouvoir, surtout lorsqu’on voit la situation dans laquelle on se trouve aujourd’hui en Europe. Il faut qu’on fasse attention car nous sommes dans un moment où le discours de l’extrême-droite devient de plus en plus banalisé, naturalisé. Car l’extrême-droite est une arme pour la bourgeoisie face à la crise. Les frontistes sont les porteurs d’un discours contre les immigrés, qui cherche à diviser les travailleurs. Ils veulent essayer de nous faire croire que tout ce qui nous arrive, c’est la faute des étrangers, et qu’il y aurait une solution « nationale ». Mais lorsqu’on voit l’exploitation qu’on subit tous les jours et la réponse des capitalistes face à la crise, c’est-à-dire les licenciements et les fermetures de boîtes, on pourrait dire qu’on est « tous des étrangers pour la bourgeoisie ! ». Qu’on soit Italiens, Turcs, Algériens ou Français, on est « des étrangers » pour la bourgeoisie : pour ce système capitaliste, c’est comme si on n’existait pas !

Il faut que les travailleurs soient unis, quelle que soit leur nationalité, qu’ils puissent voter ou pas, puisque nous avons les mêmes intérêts, et que face à la crise, les capitalistes veulent tous nous faire payer la facture, et qu’on subit tous l’exploitation. Alors, quand les partis traditionnels, qu’ils soient de gauche ou de droite, essayent de nous faire peur en nous montrant du doigt les Grecs et les Espagnols, en disant « est-ce que vous voulez devenir comme eux ? », nous devons leur répondre que ce sont eux les premiers responsables de la crise dans l’Etat espagnol et en Grèce, ça n’a jamais été les travailleurs ! Il faut aussi que les travailleurs soient solidaires, que ce soit au niveau national mais aussi au niveau international.

Les travailleurs doivent montrer que c’est eux le pouvoir économique, que c’est eux qui font tourner les usines et produisent toutes les richesses, et donc qu’il faut se rapproprier de l’outil de production. Car au final, la seule solution de fond à tous nos problèmes, c’est de mettre en place le contrôle des travailleurs dans les entreprises mais aussi dans la société. Il faut que les travailleurs prennent en charge leurs affaires eux-mêmes, s’ils veulent sortir de la crise dans laquelle ce capitalisme vorace nous a plongés, il faut donc qu’ils prennent le pouvoir.

Par Jean Pierre ACASOCA d'aprés des articles de CCR

http://2ccr.unblog.fr/2012/06/01/ne-pas-se-tromper-de-camp/


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