Au secours, les emplois-jeunes reviennent !
par Francois Vial 75
mercredi 22 août 2012
Le concept a échoué en 1997 ? Voici sa version 2012...
La jospinite aigüe continue ses ravages dans l’esprit atone de François Hollande… Après avoir confié à son ex-mentor la présidence d’une commission sur la moralisation de la vie politique – dont la composition est risible de sectarisme –, le président « normal » d’une République anormale a décidé de faire passer dès la mi-septembre un projet de loi qui rappellera bien des souvenirs aux témoins de la piteuse période 1997-2002.
L’idée est simple, voire simplette : créer 100.000 « contrats d’avenir », dont le contenu sera peu ou prou un succédané des emplois-jeunes lancés sous Jospin-Aubry… Déjà à l’époque, cette vaste fumisterie obéissait, comme toujours chez les gens de gauche, à une pure logique politicienne, dissimulée derrière de nobles arguments : il fallait lutter contre le fléau du chômage des jeunes !
Dans la pratique, c’est la fonction publique qui a porté le plus lourd du fardeau, en étant invitée à recruter des « jeunes » le plus souvent inemployables (z’y-va-titude, manque de compétences, absence complète d’appétence pour l’effort). Les archives regorgent de dossiers qui en disent long sur l’intégration professionnelle de ces braves petits : tel administratif doté d’une syntaxe digne du CM2, tel employé des espaces verts décidant de s’octroyer plusieurs longues pauses par jour à la terrasse d’un café, tel autre agressant un supérieur coupable de lui avoir demandé d’ôter son casque de baladeur pendant le travail…
Ces contrats étaient supposés bénéficier durant cinq ans d’une incitation financière de l’Etat, avant d’être pérennisés par des employeurs ravis d’avoir déniché de nouvelles forces vives. Évidemment, cela ne fut une réalité que dans une infime proportion des cas.
Aujourd’hui, le gouvernement du Grand mol sert au peuple ébahi la même tambouille réchauffée : donner un emploi de complaisance à 100.000 jeunes, dont la plupart se contenteront d’attendre que passent leurs cinq années de contrat. Cinq ans : exactement le temps de la mandature, ce qui permettra aux prestidigitateurs socialistes d’annoncer que leur gouvernance fait baisser le chômage ! En 2017, ces contrats ne seront susceptibles d’être reconduits que si l’alliance rose-rouge-verte reste au pouvoir. Dans le cas contraire, le PS et ses alliés auront beau jeu de dauber sur la rapide remontée des mauvais chiffres qui ne manquera pas de se produire, puisque l’on peut espérer que leurs successeurs ne prolongeront pas la plaisanterie.
Avec un tel sens de l’intérêt commun et une telle capacité à se renouveler idéologiquement, on peut attendre des socialistes qu’ils sortent prochainement de leur chapeau la semaine de 32 heures…