Aubry boss du PS serait une mauvaise nouvelle pour Sarkozy !

par Aimé FAY
lundi 24 novembre 2008

Quarante-deux voix qui n’arrangeraient pas vraiment Sarkozy. La victoire autoproclamée de Martine Aubry, volée selon les amis de Ségolène, serait la plus mauvaise chose qui pouvait arriver à l’UMP, pour prétendre signer un nouveau contrat avec la France en 2012. Comment déjà envisager une telle perspective ?

Avant le congrès de Reims, l’Elysée avait clairement laissé filtrer que son candidat préféré était Delanoë. Sarkozy n’en aurait dit-on fait qu’une bouchée dans trois ans. Pour eux, Delanoë était le porteur de la vieille garde étiolée du PS. De ceux qui avaient abandonné le navire en pleine tempête, comme Jospin. Des antis du traité constitutionnel européen et nonistes convaincus, comme Fabius. Et, récente aubaine, de ceux qui reçoivent des blâmes, tels des collégiens, pour intrigue sexuelle dans une organisation internationale, comme Strauss-Kahn.
 
Dommage pour Sarkozy ! Delanoë n’a finalement montré qu’une combativité largement émoussée et très peu combative. Ayant abandonné au milieu de la tempête de Reims, l’ombre de son père spirituel, Jospin, aurait-elle été trop prégnante ?
 
Mais ne refaisons pas l’histoire ! C’est déjà du passé. C’est maintenant Aubry qui pourrait être aux manettes de Solférino. Et, si elle ne fait trop de bêtises, c’est-à-dire si elle devient audible contre Sarkozy, elle sera au départ de la course du printemps 2012.
 
Cependant, pour être audible contre Sarkozy, Aubry devra l’être tout autant, voire plus que Besancenot. Ce faisant, la stratégie de Martine Aubry risque d’être mortelle pour Sarkozy et aussi ... pour elle-même.
 
En effet, en pratiquant comme cela, Aubry va se marquer à gauche, voire très à gauche comme le souhaitent d’ailleurs certains de ses appuis tels Hamon, Fabius, Emmanuelli et même Mélenchon qui pourrait revenir au bercail.
 
Malheureusement pour le PS, cette démarche est suicidaire et le mènera à sa disparition. En effet, en pratiquant le "à gauche toute" cher aux nostalgiques du programme commun, le PS va faire émerger et grossir un centre gauche modéré, démocratique et d’économie sociale et libérale de marché. Centre gauche qui aujourd’hui n’existe pas vraiment. Mais, centre gauche qui demain pourrait bien faire les beaux jours du très opportuniste Bayrou qui, bien seul aujourd’hui, n’attend d’ailleurs que cela. Pour lui, le danger aurait été que ce soit Ségolène qui gagne le PS et qui crée rapidement, ce fameux centre gauche auquel aspire une grande majorité des Français.
 
Ségolène éliminée par la magouille, Aubry trop dogmatique et trop ancrée à gauche, le duel du second tour de 2012 devrait laisser s’affronter Sarkozy et Bayrou.
 
Aussi, si Bayrou réussit dans les prochains mois à parler au centre et aux socialistes pas trop idéologiquement gauchistes alors, le fait que Martine Aubry ait pris le PS et ne l’ait pas élargi à droite, peut sonner le glas pour Sarkozy.
 
On imagine aisément Bayrou pouvoir reproduire sa success story de 2007. Mais, cette fois-ci, avec plusieurs dizaines de milliers de voix en plus pour lui permettre d’affronter le second tour. Second tour où il pourra rassembler tout le centre, de gauche comme de droite. Puis, être le porte-parole de la gauche que Martine Aubry n’aura pas su mobiliser. Enfin, prendre le dessus sur un Sarkozy affaibli par cinq ans de mandat tourmenté ayant plongé l’économie française dans l’un de ses plus grands marasmes depuis les années 30. 
 
Alors, dans cette hypothèse, la prise du Parti socialiste par Martine Aubry, demain soir mardi 25 novembre 2008, serait une bien mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarkozy. Tout le contraire de ce que prédisent aujourd’hui d’éminents politologues !


Photo : DailyMotion.

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