Batho coulée

par taktak
mercredi 3 juillet 2013

La ministre de l'écologie et du développement durable et de l'énergie n'aura donc pas tenu plus d'une demi journée à sa timide critique d'un budget laminant encore un peu plus ce grand ministère qui outre l'écologie regroupe l'ensemble des services publics de l’infrastructure de l'ex ministère de l'équipement.

Sous la pression de la commission européenne - garde chiourme de l'oligarchie capitaliste - le gouvernement Ayrault n'a eu d'autre choix que de monter un budget encore plus austéritaire.
Et de pousser les feux de la libéralisation et de la privatisation rampantes voulues par l'Union Européenne, avec entre autres exemples le paquet ferroviaire visant la SNCF ou encore la libéralisation des barrages hydroélectriques.


C'est donc une baisse de 7% des crédits du MEDDE qui est prévu par le prochain budget. Il est également prévu de supprimer encore près de 1100 emplois au MEDDE après les suppressions massives d'emplois sous Sarkozy (rappelons que ce ministère d'externalisation en suppressions d'emploi à vu ses effectifs passer de 95 000 agents à 60 000 entre 2007 et 2012....).

Bref, Delphine Batho (PS) - qui sans doute échaudée par le sort de son éphémère prédecesseuse Nicole Bricq évincée après quelques semaines pour avoir oser émettre un bémol sur les permis d'exploitation d'hydrocarbures en Guyanne - était restée plus que discrète ne pouvait faire moins que sa timide et tiède protestation (c'est bien la même qui déclarait que sont ministère devait prendre sa part de l'austérité) face à la poursuite de la destruction de son ministère en charge de l'aménagement et de l'équipement du territoire. Rappelons que le MEDDE, c'est le ministère qui s'occupe des grandes infrastructures du pays (routes nationales, aviation civile, voies navigables) et du transport mais c'est aussi la prévention des risques (naturels et technologiques), l'énergie, la sureté nucléaire et le contrôle des installations classées et bien sûr l'environnement ainsi que des services publics tels que Météo France, l'IGN, l'INERIS ou le BRGM.

De façon symptomatique, derrière ces baisses de crédits et ce nieme plan social qui ne dit pas son nom dans une administration dont les réorganisations incessantes ont des effets aussi terribles que ceux dénoncées chez France Telecom, c'est par exemple concrètement un nouveau plan de désengagement des routes nationales après la décentralisation de 2003 qui est à envisager. Avec bien l'idée d'augmenter encore la part de réseau confiée à des exploitants privées (les sociétés d'autoroutes tenues par Bouygues Vinci et Eiffage par exemple ;, rétribués par la prolongation de leur concession, ou la mise en œuvre de péages urbains). Et l'externalisation massive des missions abandonnées au marché privés pour des coûts et des prix pourtant plus élevés (maitrise d’œuvre publique par exemple). Rappelons que c'est pour respecter les directives européennes sur la concurence que depuis les années 2000 le ministères de l'équipement s'est massivement désengagé de l'ingénierie pour les collectivités territoriales. Il s'agissait pourtant là d'un levier puissant pour pouvoir porter les politiques d'aménagement écologique du territoire, de sobriété énergétique etc.

Dans le même temps, au ministère du logement, Cécile Duflot (EELV) vient d'annoncer sans aucune concertation ni débat parlementaire la fin des missions d'ingénierie publique auprès des petites communes (ATESAT ) dernier résidu d'une ingénierie publique permettant jusqu'à il y a peu au collectivité publique d'accéder à une maitrise d'oeuvre de qualité peu cher et indépendantes des intérets privées. Devant les protestations des maires de France, F Hollande avait pourtant indiqué qu'il n'irait pas plus loin de le jeu de massacre et n'abandonnerai pas les petites communes. Mais C Duflot annonce également la décision d’arrêter l'instruction des permis de construire pour les petites collectivités (faisant fi là aussi de l'efficacité d'un service mutualisé et surtout indépendant des pouvoirs politique locaux). Au total, c'est rien moins que 4000 emplois qui seront aussi supprimés d'ici 2015 dans les DDT (ex DDE).

Implicitement, Batho en critiquant ce budget fait la démonstration que mener une politique de gauche - fusse-t'elle aussi tiède et insipide que celle qu'elle propose - est absolument impossible si l'on ne brise pas les fers de cette UE capitaliste qui de part sa nature ne sert que les intérets des marchés financer, lançant razia sur razia sur les services et entreprises publics, démolissant les conquêtes sociales pour remplir les poches de l'oligarchie capitaliste et obligeant à une austérité sans fin pour les peuples.
Défendre de manière conséquente le progrès social et les acquis des travailleurs ne peut donc se faire qu'en sortant de l'UE et de l'Euro par la gauche comme le défend le PRCF.

Communiqué de la CGT équipement-environnement : http://www.equipement.cgt.fr/IMG/pdf/Communique_FD_plf_2014x.pdf
 


Lire l'article complet, et les commentaires