Bayrou, cocu perpétuel ?
par olivier cabanel
mercredi 22 juin 2022
Il y a 5 ans, Macron l’avait convaincu de rejoindre les marcheurs, en échange de la mairie de Pau... et d’une éventuelle décision d’instaurer le scrutin proportionnel.
5 ans de gouvernance ont prouvé que la proportionnelle était une promesse incluse dans un marché de dupes, destinée à noyer le Modem dans la REM, car proportionnelle il n’y a pas eu, pourtant, Bayrou est resté...la soupe doit être bonne…
... et pour calmer les éventuelles tentatives de rébellion, le président lui a offert en prime le poste prestigieux de « commissaire au plan »… sans lui donner pour autant le mode d’emploi.
Ce qui est le plus surprenant, c’est l’étrange discours que tient aujourd’hui le chef du Modem, qui, interrogé par les deux journalistes du 7/9 de France Inter, met dans le même sac la Nupes et les frontistes. lien
Essaye-t-il de faire taire une rumeur persistante laquelle prétend que c’est Macron qui a mis un terme au « front républicain », permettant aux électeurs, par son silence, de voter RN quand le choix était soit l’extrême droite, soit l’extrême gauche.
Les groupes politiques formant la Nupes doivent la trouver plutôt saumâtre...eux qui, par la voix de leur leader, avec un enthousiasme citoyen, avaient indiqué clairement « pas une voie pour l’extrême droite »…lien
Bien sur, en écho, la provisoire première ministre avait dit la même chose, sauf qu’ils ont été nombreux, dans son camp à dire (et faire) le contraire. lien
Ceci posé, c’est pour la présidence la grande inconnue, car, s’il tente de faire croire « qu’il a changé », consultant à tout vent les uns et les autres, il est plus que probable que ce ne soit qu’une posture.
Il aurait pourtant une action assez simple à proposer, l’instauration de la proportionnelle pour la prochaine élection, car nul doute que dans son propre camp, tout comme dans l’opposition, il mettrait facilement beaucoup de monde d’accord…
Mais alors, quid de cette extrême droite forte de 90 députés, devenue maintenant fréquentable pour certains ?
Va-t-elle permettre à Macron de gouverner ?
La question mérite d’être posée, car finalement, même si, frontalement, le RN se dit dans « l’opposition », son programme est, par de nombreux côtés, assez proche de celui des macronistes.
Jean-Baptiste Duval, dans les colonnes du Huffpost a fait le tour des convergences évidentes présentes dans les 2 programmes.
Au delà du soutien des formations en alternances, et de la volonté d’améliorer la formation professionnelle, tous les deux veulent réduire les charges des entreprises, réduire le nombre de fonctionnaires, réduire le nombre de parlementaires, construire plus de places de prison, embaucher plus de membres des « forces de l’ordre », augmenter le budget de l’armée, rétablir le service militaire… lien
Ajoutons pour la bonne bouche que Le Pen n’est pas favorable à l’augmentation du Smic (lien), qu’elle veut aussi prolonger l’age de la retraite jusqu’à 67 ans, incitant les jeunes à entrer dans le monde du travail dès 17 ans, les privant ainsi de la possibilité d’études longues. lien,
Autant de mesures qui la rapprochent de Macron… Y compris sur le nucléaire, puisque l’on sait que Le Pen, comme Macron, sont des fervents adorateurs de cette énergie si dangereuse, (lien) même si quelques temps après la catastrophe de Fukushima, Le Pen avait déclaré qu’il fallait vite trouver une alternative à cette énergie mortifère. lien
Mais allons sur le terrain du racisme…
Officiellement, Macron ne se dit pas raciste, sauf qu’il a quand même déclaré, lors du G20 de Hambourg : « quand des pays ont encore aujourd’hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien ». lien
En écho, Le Pen ne s’est-elle pas, à son tour, défendu de tout racisme dans son programme, alors que de nombreuses déclarations prouvent le contraire ? lien
Ajoutons pour la bonne bouche que l’on trouve, tant à droite que chez les macronistes quelques élus qui ne se sont jamais cachés d’espérer discrètement un rapprochement avec le parti d’extrême droite, comme ce sénateur LR, ainsi que le fait savoir un observateur de « Public Sénat ». lien
D’ailleurs Ciotti n’avait-il pas annoncé qu’il voterait Zemmour plutôt que Macron au second tour de la présidentielle ? lien
Ce que confirmait Copé, qui assurait que Ciotti avait pris le créneau des militants de droite qui rêvent d’une alliance avec l’extrême droite. lien
Qui a oublié qu’en 2018, Wauquiez, alors président de LR avait distribué un tract à 1,5 million d’exemplaires qui reprenait les codes de l’extrême droite : « il n’y a jamais eu autant d’immigrés (...) jamais eu autant d’impôts (...) jamais une telle pression communautariste... » avec comme titre : « Pour que la France reste la France » ? lien
il n’est donc pas surprenant qu’à droite, on ne juge plus essentiel le « front républicain », ce qui s’est vérifié à plusieurs reprises…comme sur ce tract distribué à Menton.
Comme disait mon vieil ami Coluche : « il y a quand même moins d’étrangers que de racistes en France ».
le dessin illustrant l’article est de Kadran
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
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