Bienvenue en République Démocratique Française !

par Régis DESMARAIS
vendredi 8 mai 2020

Le 7 mai 2020, Edouard Philippe, agrippé à la crinière du tigre enragé, a tenté de calmer la bête par un discours monocorde, un tantinet professoral et toujours liberticide. Il y a du rouge, du vert, mais cet été le bleu des flots et le jaune des sables, il ne faudra pas trop y compter.

Le confinement en question.

Le Premier ministre, accompagné de quelques ministres, a fait son intervention Covid-19 « Plan de déconfinement ». Il ressort des longs discours des uns et des autres, en 16/9ème et stéréo, que le pays va rester encore fortement perturbé dans son fonctionnement jusqu’à la fin de l’été. Entretemps, des primes exceptionnelles seront versées aux personnels soignants, usuellement sous payés, pour leur implication dans la lutte contre la pandémie. Ouf, un peu de lest pourra permettre de passer l’été sans révolution.

Récemment, le respectable professeur Raoult indiquait que la crise du Covid-19 approchait de sa fin, le virus perdant de son pouvoir contagieux et la courbe des contaminations affichant un profil en cloche typique de ce type d’épidémie. A l’appui de ses déclarations, le chercheur rappelait son expérience passée et les courbes en cloche qui se dessinent dans de nombreux pays. Selon le marseillais trublion, 99% des cas de coronavirus en France auront eu lieu avant le 19 mai 2020. Le professeur affiche des références solides mais en France, la cloche ne se cache pas dans les courbes…

En écoutant la voix professorale du Premier ministre, se dégage l’impression d’être dans un autre monde. Soit le professeur Raoult est un vil imposteur, soit il a méchamment raison. Voyant ce qui se passe dans les Bouches-du-Rhône où la pandémie de Covid-19 bascule dans le passé, et constatant la décrue de cette épidémie dans les autres pays à l’instar de la décrue des crises SRAS, H1N1 et autres grippes, on se convainc que le professeur Raoult n’est surement pas un imposteur. Mais alors, pourquoi cette position du Gouvernement français ?

Covid-19 : le jouet d'un enfant malicieux.

Outre la folie des hommes déjà évoquée dans un autre article, on a la surprenante impression que la crise du Covid-19 est devenue le jouet du Gouvernement. Un jouet extraordinaire qui clignote, fait des bruits et avance tout seul. Comme un enfant capricieux, le Gouvernement ne veut pas abandonner son joujou. Il est vrai, ce jouet lui donne la possibilité de restreindre nos libertés, de ralentir l’économie, de calmer la frénésie estivale des festivals et de faire de longues interventions radiophoniques et télévisuelles où nos dirigeants se délectent de la démultiplication de leur image sur les écrans et du jaillissement incessant de leur voix dans les enceintes acoustiques. Se voir, s’entendre, s’écouter mais surtout ne pas écouter ceux qui voudraient remiser le joujou qui fait « Zip », « Bap », « Brrr », « Covid ».

Si le professeur Raoult et des centaines d’autres spécialistes en infectiologie ont raison, fin mai, il ne devrait plus y avoir de Covid-19 contaminant en France. Ainsi, fin mai, cafés, restaurants, salles de spectacles resteront fermés alors que plus aucune pandémie ne menacera les Français. Oui mais voilà, les vilains garnements du Gouvernement ne veulent pas lâcher leur jouet. Il faut continuer à effrayer les Français, continuer à faire peur, continuer à interdire. Après tout, comme le dit le Premier ministre de façon répétitive à la manière d’un thème musical de Philip Glass (mais en moins classe) : il n’y a pas de traitement (sympa pour les centaines de milliers de personnes soignées par des combinaisons d’hydroxychloroquine et d’antibiotique) et il n’y a pas de sacrosaints vaccins… Ahhhh les vaccins, si peu utiles face à un coronavirus qui mute, mais si nécessaire dans l’obsessionnel entêtement de notre Gouvernement.

La République démocratique française, pays sous contrôle.

Après avoir écouté Edouard Philippe, un sentiment d’injustice nous gagne. On se trouve injuste et sévère avec ce formidable homme politique, qui lui aussi, chaque jour, essaye de chevaucher le tigre Covid-19, tente d’étrangler la vipère contagieuse et se bat constamment contre des chimères. On se trouve injuste car mine de rien, le président de la république et son Premier ministre ont réussi le prodige d’une nouvelle création institutionnelle : ils ont créé la République Démocratique Française (RDF), dérisoire pastiche de l’ancienne RDA. Désormais, on nous dit comment nous laver les mains, comment mettre un pas en dehors de chez soi, comment réagir en cas de petite poussée de fièvre, comment prendre les transports, comment s’isoler à son domicile. On nous explique comment mouvoir notre corps, comment penser et surtout quoi lire de sérieux et en toute sécurité (attention aux fake news). Nous sommes totalement infantilisés. Dépossédés de notre libre arbitre. Désormais, le monde étant rempli de virus, le Gouvernement a le tournis comme un jeune enfant dans les allées dans un hypermarché du jouet. C’est génial, le Gouvernement a l’impression d’exister, d’agir et de justifier sa présence dans les palais nationaux. Après tout, en restreignant les libertés jusqu’à la fin de l’été, en poussant un peu en automne, on pourra faire la jonction avec la prochaine grippe ou un Covid-20 et hop, confinement !

Les garnements au pouvoir n’aiment pas que leur « République Démocratique Française » ne soit pas respectée, car de démocratique il n’y a que le mot. Exit la députée LREM Martine Wonner qui a voté contre le projet de déconfinement du Gouvernement regrettant l'absence d'une quelconque stratégie thérapeutique dans ce plan. Stratégie thérapeutique ? Beurk, ça va casser le beau jouet ! Subtilement perverse, la tentative de faire bénéficier d’une immunité juridique toute personne dépositaire de l’autorité publique lors de la crise du Covid-19. Responsables, peut-être, coupables, peut-être, jugeables ? Certainement pas, quelle Aurore !

Il paraît que dix millions de litres de bière ont été ou vont être détruits en raison de la fermeture des cafés, brasseries, restaurants et manifestations culturelles. Dommage que les garnements du Gouvernement ne boivent que du Vichy fraise. C’est sûr, entre les gamins d’en haut et le Peuple d’en bas, ce n’est pas le même monde.

Régis DESMARAIS


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