Bon anniversaire, ma République

par Danièle Dugelay
lundi 23 septembre 2013

La liberté guidant le peuple
La liberté représentée sous les traits de Marianne.

La République est née le 23 septembre 1792.

Dans plusieurs villes et villages de France, sous des formes diverses, cet anniversaire est célébré, souvent avec gravité car beaucoup sont conscients qu’elle est chaque jour davantage menacée.

Pourtant quel concept magnifique que cette Res Publica confiée à la souveraineté populaire !

Notre Marianne a fière allure avec son sein généreux, mais aussi son poing levé contre tous ceux qui voudraient l’attaquer. Pieds nus, elle est le peuple, tout le peuple, sans artifices.

Le drapeau et la cocarde tricolores, notre hymne national dont il faut se souvenir comme d’un chant de défense et de libération, notre trilogie « LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE », tous ces symboles de notre République sont issus de la révolution de 1789. Ce n’est que justice car la République est fille de la Révolution et nous tous, citoyens français, nous sommes aussi en tant que tels les enfants de la Révolution.

« LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE », comme cet ensemble est bien choisi ! Le jour où il l’a prononcé dans un discours pour la première fois, Robespierre a fait preuve d’un talent exceptionnel. Il existait alors d’autres formules, mais celle-ci est parfaite ; il ne faut surtout pas en retirer un seul élément sinon elle change de sens et aucun de ces trois mots pris isolément ne peut représenter l’image idéale de la société républicaine. L’égalité n’existe pas à l’état de nature, il faut donc toujours tendre vers elle, c’est davantage un long cheminement qu’une simple démarche. L’égalité des chances ne suffit pas à elle seule. Par ailleurs, si une égalité discutable est imposée par la contrainte, le régime devient autoritaire, voire dictatorial. C’est donc là qu’intervient la liberté, la liberté du citoyen souverain qui s’oppose à la coercition. Par contre, prenons garde de bien contrôler l’usage fait de cette liberté. Elle ne doit pas permettre aux plus forts d’écraser les plus faibles, cela serait tourner le dos à l’égalité. Les libertés fondamentales de l’individu face à l’Etat peuvent elles-mêmes donner lieu à débat : ainsi Marx considérait que ces droits étaient « les droits de l’homme égoïste, de l’homme séparé de l’homme et de la communauté. » Heureusement, grâce à Robespierre, nous n’avons pas à nous inquiéter. Dans de telles situations de conflit, la fraternité est là pour tout arranger. Voilà pourquoi, je persiste et signe : Robespierre a vraiment été bien inspiré. J’ajouterai que sur le plan politique, si la Droite préfère avant tout la liberté (et même la concurrence libre et non faussée), la Gauche penche plutôt pour l’égalité et la fraternité. Le choix d’un nom comme « Place de la Liberté » ou « Place de l’Egalité » n’est pas innocent. Quant à l’extrême droite, elle n’aime aucun des trois et elle hait la république.

La République
Notre première République

Ainsi définie, notre République était un bel idéal et a vécu un bon siècle sans trop souffrir si on excepte ces malheureuses colonisations et décolonisations qui ne furent pas à son honneur, ni au nôtre. La situation a changé. Les plus riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus nombreux et encore plus pauvres, l’égalité matérielle n’existe plus. L’exploitation et l’oppression augmentent en réduisant la liberté des plus nombreux. Les atteintes à la laïcité se multiplient. La démocratie fond comme glace au soleil, ainsi que la liberté, sa compagne. Les électeurs choisissent des représentants qui oublient, pour certains, de les représenter et n’hésitent pas à les trahir. Ces mêmes représentants se voient soustraire la plus grande partie de leurs pouvoirs au profit d’organisations européennes non élues. Le peuple dit NON, mais le parlement dit OUI, tournant sans vergogne le dos à la volonté populaire. Les médias deviennent instruments de propagande et les décisions les plus importantes pour l’avenir se prennent en dehors de toute consultation citoyenne, comme le Grand Marché entre l’Europe et les Etats-Unis ou l’Acte III de la décentralisation. Dans ces conditions, que devient la souveraineté du Peuple, condition première de l’existence de la République ? Nous sommes en fait en territoire occupé par l’oligarchie de la Haute Finance Internationale.

Aussi, République, bon anniversaire, mais tu sembles bien mal en point.

CITOYENS, OUVREZ LES YEUX : ON NOUS VOLE LA REPUBLIQUE ! 

 

Nota : un rassemblement est proposé par « Pour une Constituante » à Paris le 23 à 18h30,

 à côté de la plaque qui commémore l’évènement au long des grilles du jardin des 

 Tuileries, en face du 228 rue de Rivoli – métro : Tuilerie ou Concorde. 

 


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