Boris Boillon, nouvel ambassadeur de France en Tunisie

par Alain Roumestand
jeudi 27 janvier 2011

Le nouvel ambassadeur de France en Tunisie était en poste à Bagdad en Irak.

Boris Boillon vient d'être nommé ambassadeur de France en Tunisie.
Il remplace une administration diplomatique qui a failli, incapable de voir l'évolution de la société tunisienne.

Les évènements, qui ont conduit au départ du président Ben Ali et à la révolution du jasmin, n'ont pas été anticipés et c'est bien ce qui a amené le remplacement du titulaire du poste à Tunis.

Boris Boillon est un ambassadeur atypique, qui exerçait ses fonctions jusqu'à ce jour à Bagdad en Irak.

C'est lui qui a permis à la France d'accentuer sa présence, dans ce pays bouleversé par la guerre et en pleine mutation avec le départ des troupes américaines.

Il a impulsé l'action de la France dans la reconstruction irakienne, alors que la part de notre pays, sur les 600 milliards de dollars investis, ne représente que 2%.

C'est sous son impulsion qu'un centre d'affaires a été installé sous haute protection, pour accueillir les chefs d'entreprises, avec des bureaux et un hébergement mis à leur disposition.

Renault, Sanofi , Technip (dans le domaine du parapétrolier), Lafarge, Total, ainsi que des PME se trouvent accueillies.

Des entreprises fournissent notamment du matériel pour la construction des infrastructures routières, des cimenteries (indispensables pour la construction d'usines ou de logements). .

L'an dernier, la France a rétabli, sous la houlette de l'ambassadeur, les vols vers Bagdad, interrompus depuis la guerre, depuis 1991 ; ce qui a permis, dès le premier vol, à 40 entrepreneurs français, de faire le voyage pour une implantation de leurs activités en Irak.

L' action de Boris Boillon, pour la mise en place d'institutions démocratiques, pour la coopération en matière de formation des forces de l'ordre par exemple, a été déterminante.

Le courage de ce jeune ambassadeur, né en Décembre 1969, n'a jamais été mis en défaut ; en effet l'Irak n'est pas une villégiature et il est au contact quotidien de la violence et des attentats.

Son parcours l'a amené sur des terrains sensibles, alors que sa formation a été, somme toute, classique.

Diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, ce sont ses études à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales qui vont lui ouvrir des perspectives.

Attaché culturel dans le Sultanat d'Oman, il sort ensuite diplômé du Département d'Etudes Arabes du Caire et de l'Institut Français d'Etudes Arabes de Damas.

En 1998 il est admis au concours pour l'accès à l'emploi de conseiller des Affaires Etrangères section Orient.

Il sera deuxième conseiller à Alger.

Puis consul général adjoint, adjoint du représentant spécial de l'Union Européenne à Jérusalem, pour le processus de paix au Proche Orient.

En 2006 il est conseiller diplomatique auprès de Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur puis auprès de François Baroin.



 

Nicolas Sarkozy, élu président de la République, il deviendra son conseiller Afrique du Nord, Proche et Moyen -Orient.

Et en septembre 2009 il est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Bagdad.

A son arrivée en Tunisie, nul doute qu'il est en phase avec cette nomination, dans un pays en pleine révolution, dans lequel la France a le handicap de malentendus avec la connivence d'un certain nombre de politiques de tous bords, avec le régime précédent.

 


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