Campagne de 2012 : Sarkozy forcément coupable ?

par Laurent Herblay
jeudi 18 février 2016

Mardi, l’ancien président de la République a donc été mis une nouvelle fois en examen sur le dépassement des comptes de campagne en 2012. Un nouveau boulet judiciaire pour un candidat dont les soutiens tentent une défense pour le moins culottée. Simple péripétie ou carton rouge en devenir ?

 
Escroc et menteur ou incompétent notoire ?
 
Bien sûr, il faut garder en mémoire que les affaires ne représentent pas forcément un coup d’arrêt pour nos politiques, comme on a pu le voir avec Jacques Chirac en 2002 ou dans quelques municipalités. Le pire est encore à craindre ici. Néanmoins, l’affaire de la campagne de 2012 représente tout de même une énorme épine pour Nicolas Sarkozy. Voici un candidat, président en exercice, garant des lois et de leur application qui a dépensé près de 40 millions d’euros, quand le plafond légal était un peu supérieur à 20 millions. Bien sûr, son camp tente de faire porter la responsabilité sur le parti, et donc Jean-François Copé et Bygmalion. Mais, même à supposer que Nicolas Sarkozy n’ait pas eu ni connaissance ni conscience de cet énorme dérapage des dépenses, cela n’est guère flatteur pour lui.
 
Non seulement, cela pose la question de son sévère manque de jugement mais aussi du choix de l’équipe qu’il a mise en place, qui n’aurait pas cru bon de l’alerter des dérapages, à moins qu’elle n’ait été elle-aussi incompétente au point de ne pas voir qu’elle dépensait presque le double du plafond légal. Evidemment, s’il en avait conscience, alors, Nicolas Sarkozy n’est qu’un escroc et un menteur. Dans les deux cas, n’est-il pas profondément disqualifié pour la présidence de la République, tâche autrement plus loude et complexe que la campagne présidentielle. S’il n’est pas capable de bien faire gérer une telle campagne, comment pourrait-il bien faire gérer un pays ? Pire encore, les nombreuses affaires rattachées à sa personne lui donnent un parfum de soufre théoriquement peu compatible avec l’Elysée.
 

Il est sans doute impossible de conclure définitivement sur la suite de la carrière de Nicolas Sarkozy. Mais on peut croire que cette affaire le blesse mortellement et sera disqualificatoire pour 2017. En somme, cela serait relativement heureux (même si les autres candidats font malheureusement relativiser ce jugement) et est sans doute probable. Verdict dans quelques mois.

 

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