Cécile Duflot : écologie politique, décroissance et valeurs de gauche

par Marcopollo
lundi 14 décembre 2009

Cécile Duflot a le vent en poupe et se retrouve aujourd’hui en situation de souffler l’Île-de-France au grand frère socialiste Jean-Paul Huchon. Les derniers sondages montrent que les électeurs de gauche sont prêts à reporter leurs voix sur la candidate Verte. Pourtant sur bien des points, les convictions de Cécile Duflot sont incompatibles avec les valeurs de gauche.

Tant que les écologistes ne représentaient qu’une force d’appoint pour la gauche, nous pouvions faire l’économie d’une réflexion sur les réelles valeurs des écologiste, et en particulier sur l’une de leurs idées-phares : la décroissance. La montée en puissance des questions écologiques et les succès électoraux des Verts ont fondamentalement changé la donne.

Les Verts sont aujourd’hui en mesure de gouverner la première région de France. Si les écologistes étaient de bons sparring-partners au temps de la gauche plurielle (apportant leur force de conviction et d’influence), nous sommes obligés de nous demander aujourd’hui si l’électorat de gauche peut suivre Cécile Duflot les yeux fermés ?

Comme une majorité d’électeurs de gauche, j’ai de la sympathie pour les Verts et leur combat pour l’environnement. Mais comme une majorité (je l’espère du moins) d’électeurs de gauche, je place le progrès social au premier rang de mes priorités. La protection de la planète ne peut pas se faire au détriment des hommes et en particulier des classes populaires.

La décroissance que Cécile Duflot défend, est fondamentalement incompatible avec le progrès social. La décroissance est synonyme de baisse du pouvoir d’achat, de récession, de chômage de masse, de destruction de notre système social. Cécile Duflot est sympathique, mais je ne la suis pas dans ce projet de société qui se fera au détriment des plus faibles.

Les pays du tiers-monde d’abord, qui sans croissance ne pourront jamais rattraper leur retard économique et resteront à tout jamais dans la misère. Les classes populaires des pays riches ensuite qui seront les premières victimes de cette baisse du pouvoir d’achat, les premiers licenciés, et in fine les véritables perdants de cette casse sociale annoncée.

On peut tenir tous les beaux discours du monde, il sera impossible de financer des retraites, des assurances chômage, et toutes les protections sociales, avec une économie en constante récession.

La décroissance est anti-sociale et est incompatible avec les valeurs de gauche. Tant que les Verts français ne se seront pas défaits de cette idéologie destructrice, nous ne pouvons pas leur accorder notre confiance pour gouverner.

Nous sommes tous attachés à la sauvegarde de l’environnement et nous devons trouver les moyens de ne pas détruire notre planète. Mais l’ambition de la gauche est avant tout de permettre le progrès social : pas de casser deux siècles de lutte !

Je vais même aller plus loin. La décroissance, telle que présentée par les Verts, nous mènera fatalement à un projet de vie ultra-libéral. Chacun pour soi et Dieu pour tous ! Les riches ne seront qu’un peu moins riche (mais toujours dominants) tandis que les pauvres basculeront dans la précarité. La casse sociale de Sarko c’est de la blague à côté !


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