Cesare Battisti arrêté au Brésil sur fond de présidentielle
par Lou Gobi
lundi 19 mars 2007
C’est dans la journée de dimanche que la cavale de Cesare Battisti a pris fin au Brésil et plus précisément à Rio de Janeiro où l’écrivain a été interpellé par la police brésilienne suite à une opération menée de concert entre les polices françaises et italiennes.
En attendant, la Cour suprême du Brésil doit statuer dans les prochains jours pour l’extradition de Battisti vers l’Italie où une décision de justice par contumace l’enverra directement en prison à perpétuité. Dans « Ma cavale », le romancier noir affirme « n’avoir jamais tué personne » mais la justice italienne, qui selon la loi transalpine ne pourra pas rejuger Battisti, comme cela serait possible en France, l’accuse pourtant d’un double meurtre et de complicité dans deux autres entre les années 1978 et 79. C’est en 1990 que l’auteur italien s’installe en France et, comme d’autres transalpins de l’époque, il bénéficie de la politique de François Mitterand et de la France qui accordent refuge aux militants d’extrême gauche désirant rompre avec la violence. Ce n’est qu’en janvier 2003 que le gouvernement italien se rappelle enfin que Cesare Battisti réside à Paris et en demande l’extradition immédiate. En octobre 2004, Jean-Pierre Raffarin signe l’ordre d’extradition et s’ensuit la cavale qui s’est brusquement stoppée hier matin.
En Italie, on se félicite de ce coup de filet et le ministre de la Justice, Clemente Mastella, espère vivement un retour rapide de Cesare Battisti « chez lui ». Depuis 1993, un traité d’extradition est en vigueur entre le Brésil et l’Italie laissant présumer d’un retour fort probable du fugitif dans son pays natal.
Une promesse présidentielle et une impossibilité de révision du procès en Italie auraient sans doute mérité mieux et se pose sans cesse la question des petits arrangements entre les amis d’hier qui deviennent les ennemis d’aujourd’hui...ou sans doute est-ce le contraire ? Le cas Battisti n’est qu’un parmi une multitude d’autres et il semblerait bien être du devoir d’un futur président de la République de savoir faire respecter les promesses d’un de ses prédécesseurs.